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Hors la loi, un monde dernière les barreaux, l’expérience inédite du handicap

Une seance du tribunal correctionnelle de toulouseNous avons jamais pour la majorité d'entre nous, l'occasion de comprendre l'expérience inédite au du milieu judicaire et notamment de l'enfermement carcérale. Un film inédit écrit et réalisé par François CHILOWICZ avec soutien de la Région Ile-de-France, et de Midi-Pyrénées. Présenté sur France 2 à partir du 12 février pendant trois semaines, ce documentaire démontre en trois parties le parcours carcérale avec l'Entrer en Prison, Rester en Prison et celui de Revenir en Prison.

Pour la première fois à la télévision, une série de films retrace la totalité du parcours pénal de 6 justiciables, de leur arrestation à leur sortie de prison. A force d'acharnement, le réalisateur, François CHILOWICZ, a eu accès sans restriction à tous les lieux de justice. Seule déception, de ce reportage, qui ne montre pas un des aspects les plus importants, celui du non-respect de la dignité humaine notamment pour les individus ou l'état de santé physique ou mental est malheureusement ignoré !

Un documentaire en trois parties....

La première partie du documentaire "Entrer en Prison" présenté le 12 février à 22h30, nous fait entrer dans le monde du cambriolage, vol à la roulotte, séjour irrégulier ou tentative de viol... Nos protagonistes sont interpelés en flagrant délit ou suite à une enquête. Certains nient, tandis que d'autres reconnaissent les faits. À présent, ils doivent s'expliquer devant policiers et magistrats, qui statueront sur les raisons ou la « nécessité » de les faire « entrer en prison », au-delà des doutes raisonnables.

La deuxième partie "Rester en Prison", nous fait comprendre les raisons qui ont contraint la société de cette situation. Tentative d'homicide, cambriolage, agression sexuelle ou évasion... La juste peine, c'est celle qui est acceptée par le condamné. Mais quand la détention est indéfiniment provisoire ou que sa durée est remise en question devant les juridictions d'appel, la question de « rester en prison » confine au puits sans fond. Le souvenir des faits commis devient de plus en plus lointain et dès lors, le risque pour chacun, est finalement de trop bien s'adapter à la prison.

Dernière partie "Revenir en Prison" ou plutôt de l'éviter, Toute personne condamnée à une peine de prison finit nécessairement par en sortir un jour. Un enjeu essentiel se concentre autour de sa personne : comment ne pas revenir en prison ?

Agresseur sexuel, l'expérience de l'enferment...

S est âgé de 45 ans, il est marié et père de 3 enfants. Educateur sportif dans un centre pour handicapés mentaux, il est surpris dans une situation très compromettante par l'infirmière du centre. Il est suspecté d'agression sexuelle sur personne vulnérable. À l'issue d'une garde à vue infructueuse, il est Des policiers procédant une arrestation policière dans les rues toulousainesdéféré devant une juge d'instruction, qui ne ménagera pas le suspect au cours d'un long interrogatoire vigoureux compte tenu des éléments à charge du dossier. S ne reconnaît aucun des faits qui lui sont reprochés et maintient avoir été contraint par la jeune handicapée guidée par une pulsion incontrôlable. Dans ce corps à corps, tentant de se dégager de l'étreinte de la jeune femme, celle-ci aurait empoigné et baissé le pantalon de jogging de S. Ces frottements mécaniques auraient provoqués chez lui, à son insu, une éjaculation. Sceptique, la juge d'instruction lui promet une enquête longue et minutieuse, et décide de le placer en détention provisoire le soir même. Son avocat parvient néanmoins à requalifier la tentative de viol en "simple" agression sexuelle, puisque l'expertise médico-légale de la victime n'a révélé aucune trace de pénétration. Le lendemain, au quartier arrivant du centre pénitentiaire, S est en état de choc et clame son innocence auprès de la directrice adjointe de la prison.

Détenu depuis plus de deux mois, S n'a de cesse de déposer des demandes de remise en liberté auxquelles le tribunal, la cour d'appel et la cour de cassation répondent par la négative. Pendant ce temps, l'instruction progresse à son rythme. Trop lentement du point de vue de son avocate qui y voit la volonté d'obtenir des aveux contraints. La détention de D est particulièrement difficile. Incarcéré pour des faits de mœurs, c'est un détenu vulnérable, et Il ne sort jamais de sa cellule.

Les raisons et les objectifs de « Hors la loi »

L'entrée du centre pénitentiaire de Toulouse - Seyesse situé à Muret en Haute-Garonne © Bellota Films 2013 Pour le réalisateur, François Chilowicz, les sujets de l'insécurité et de la répression occupent une place stratégique dans la réflexion politique, ainsi que dans le champ médiatique. Depuis 40 ans, la population carcérale a doublé, tandis que la délinquance a progressé inexorablement La question demeure très sensible pour l'opinion publique et, face à ce constat paradoxal, nous nous sommes interrogés sur le sens de la réponse pénale...

À quoi sert la prison ? Ou, comme posée en d'autres termes par le Contrôleur Général des Prisons, la prison rend-elle à la société le service que celle-ci en attend ? Chacun a des idées sur la question, mais personne ne dispose d'une vue d'ensemble. Pas même les professionnels de la Justice ou les politiques.

C'est cette « vue d'ensemble » que nous avons mis en œuvre dans ce film qui repose sur une étroite collaboration, avec d'un côté policiers, gendarmes, magistrats, pénitentiaires, avocats, travailleurs sociaux et, de l'autre, les auteurs et les victimes de crimes ou de délits. Près de trois années de préparation et de repérages à Toulouse ont été nécessaires pour rendre ce film possible... Un millier de personnes ont été sollicitées pour témoigner de leur expérience. S'ensuivent plus de deux années de tournage et de montage.

Notre intention de travailler avec chacun des acteurs de la procédure pénale, ne repose pas seulement sur le souci d'une forme d'objectivité, mais aussi sur une forte volonté de réalisme ; nous sommes convaincus que chacun détient sa part de lucidité, de l'endroit où il se trouve, derrière ou devant les barreaux. C'est la part de lucidité de chacun que nous sommes allés chercher, dans ce face à face singulier entre justiciables et professionnels de la Justice.

Suivant le parcours complet des condamnés, de l'interpellation jusqu'à la fin de peine, la caméra, quasi-subjective, épouse leur point de vue. Comme posée sur leur épaule, face à leurs interlocuteurs, elle nous invite à suivre l'intégralité de la procédure telle qu'elle se déroule sous leurs yeux, et dont ils sont acteurs. Il n'y aucune interview, aucun commentaire, mais on entend tout. Et ce qu'on voit, c'est uniquement ce qu'ils voient. Protégeant ainsi leur anonymat, la caméra peut se placer tout naturellement au plus intime de leur confrontation avec les professionnels de la Justice. Au plus proche des décisions qui sont prises dans le cadre de la procédure. Des décisions difficiles à prendre, aux conséquences si lourdes. Le doute est inévitable. Qui dit vrai ? Qui pense juste ? Quelle est la réponse pénale adaptée ?

Ces questions sont au cœur de nos deux années de tournage, durant lesquelles nous avons accompagné les parcours de 6 hommes, déclarés « Hors la Loi ». Sur la durée, selon les aléas des interrogatoires, des expertises, des enquêtes et des jugements, nous avons éprouvé la difficulté de la question pénale. Chaque procédure recèle sa part d'inconfort intellectuel. D'une séquence à l'autre, s'affirment des attitudes et des points de vue différents, parfois très divergents, voire contradictoires. À tout moment, une nouvelle certitude peut bousculer celle du moment précédent. Au fur et à mesure que l'on progresse dans la découverte de la Justice « in-vivo », il devient de plus en plus difficile de se faire une idée arrêtée sur la question, accédant à un niveau de questionnement différent, plus proche de celui que la Justice se pose sur elle-même.

En travaillant délibérément autour de ces notions de doute et d'incertitude du jugement, nous cherchons à emmener le spectateur dans une forme de mobilité intellectuelle. Vers un doute de nature à ébranler toutes les idées reçues, aussi bien les plus répressives, que les plus angélistes. Un doute honnête et raisonnable, mais aussi très profond, à l'image du millier de témoignages qui a permis la préparation de ce film.

« Hors la Loi » est une inexpérience inédite pour le spectateur, non seulement par la nature de son point de vue, mais aussi par sa durée qui permet de recomposer la globalité de la chaine pénale. À la fin des 3 films, le spectateur est supposé avoir beaucoup de nouvelles cartes en main, pour se pencher sur les sujets de l'insécurité et de la répression.

La Rédaction

240 médecins expriment par lettre ouverte à Hollande leurs désaccords contre la radiation d'un collègue

A gauche en premier plan le docteur Nicolas BONNEMAISON le 6 septembre 2011 a Pau avec dernier lui son avocat ©Pierre Andrieu  Poursuivi Nicolas BONNEMAISON pour sept cas d'euthanasie sur des patients en fin de vie...et alors que les dossiers n'ont toujours pas fait l'objet d'une décision judicaire puisque actuellement en instruction celui-ci vient de faire l'objet d'une radiation définitive par l'Ordre des Médecins d'aquitaine. Une décision que ses 240 de ses collègues ne semblent pas avoir accepté et ont écrit une lettre ouverte à l'ordre des médecins et au président François Hollande dans laquelle ils réclament la suspension de la radiation a vie.

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Un homme handicapé arrêté pour le vol de 141 valises à l'aéroport de Nice

 le hall des bagages, au sein de l'aéroport de Nice Provence Alpes Cote d'Azur. A vrai dire, seule le nom semble prestigieux...Un homme de 46 ans, invalide, est soupçonné d'avoir dérobé plus de 80 valises à l'aéroport de Nice (Alpes-Maritimes). Profitant de son statut et muni d'une carte GIC le suspect se garait à côté du Terminal 2. L'homme, dont la nature du handicap n'a pas été précisée et dérobait au hasard des valises des passagers qu'il chargeait ensuite rapidement dans sa voiture. L'homme a été placé en garde à vue mardi, a indiqué la gendarmerie des transports aériens (GTA).

À Nice, ces tapis roulants ont la particularité d'être situés dans des espaces accessibles au public (pour les vols nationaux uniquement): "Il n'avait donc pas une grande distance à parcourir à pied" avec son butin pour atteindre son véhicule et prendre la fuite. Lors de perquisitions au domicile de cet homme, 141 bagages ont été retrouvés. Il revendait notamment les bijoux qu'il y trouvait. Ce sont des riverains du quadragénaire qui, alertés par la découverte de valises dans des poubelles, avaient donné l'alerte.

La gendarmerie des transports aériens, chargée de l'enquête, cherche toujours à identifier les victimes pour tenter de leur restituer leurs biens. Seules "trois ou quatre plaintes" pour vol de bagage ont jusque-là été recensées par les enquêteurs. Le procureur de Nice n'a pas souhaité, dans l'immédiat, faire de commentaires sur cette interpellation.

La Rédaction

« Le Grand Don » L’autisme, comme toutes les grandes causes, aura sa campagne de collecte de fonds

un coeur avec inscrit le grand don pour l'autisme tel sera l'image de cette campagne de solidaritéPour la toute première fois en France, à compter du 15 février 2013, VAINCRE L'AUTISME installe « Le Grand Don », 1ère campagne de collecte de fonds pour l'autisme. En 2013, à l'instar d'autres causes, telles que le sida ou les maladies neuromusculaires, l'autisme ira à la rencontre de la générosité des français, à travers « Le Grand Don ».

L'association qui lance une campagne médiatique nationale et annuelle axée sur la récolte de fonds, « Le Grand Don » apportera visibilité et générosité à l'autisme, grave problème de santé publique qui touche 1 naissance sur 100. Durant toute l'année 2013, VAINCRE L'AUTISME agira pour mobiliser intensément la générosité du Grand Public, des institutions et les acteurs économiques. Des partenariats sont d'ores et déjà en cours. VAINCRE L'AUTISME innove en la matière, via la mise en place d'un comité de mécénat et l'activation de son fonds de dotation.

« Le Grand Don » apportera la première pierre à la Vision stratégique mise en place par VAINCRE L'AUTISME afin de créer un élan d'espoir pour changer la situation des enfants autistes en France. Cette vision stratégique se donne des objectifs ambitieux, avec notamment la création de 60 structures éducatives innovantes FuturoSchool (basées sur l'approche comportementale A.B.A.) et d'un institut de recherche d'excellence pour l'autisme à l'horizon 2021

Une année 2013 qui s'annonce riche en actions et évènements avec le lancement du Village de l'Autisme, le Semi-Marathon de l'Autisme, le Congrès de l'Autisme, les Grandes Conférences de l'Autisme ... mais aussi en opérations : 1€ pour l'Autisme, Ma boîte à dons ... VAINCRE L'AUTISME appelle également des entreprises et des collecteurs pour lancer leurs propres opérations, afin de soutenir « Le Grand Don » pour la cause de l'autisme. Après avoir été une Grande Cause nationale en 2012, l'autisme espère bénéficier enfin d'un Grand Don en 2013 !

Stéphane LAGOUTIERE

Tous (Im)patients ! par le CISS et Marcs PARIS

Logo Collectif Inter associatif Sur la SantéAprès de longs mois d'attente, la stratégie nationale de santé annoncée par le Premier ministre dans son discours de politique générale en juillet 2012 semble se dessiner. On comprend qu'elle sera centrée sur une approche rénovée du parcours de soins des patients aujourd'hui exposés à l'absence de coordination entre les acteurs d'un système de santé éclaté, pensé pour les cas aigus, alors que nous vivons au temps des maladies chroniques. Nous savons tous que ces prises en charge rénovées ne seront possibles que si la fongibilité des enveloppes de financement est au rendez-vous. Cela semble enfin à l'ordre du jour.

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La compagnie aérienne Esyt Jet condamnée à nouveau en appel pour discrimination

Un avion de la compagnie EasyJet qui vient d'être condamnée a nouveau en appel a Paris, sur une piste d'envol a NiceCondamnée il y a plus d'un an en janvier 2012, en première instance pour discrimination, la compagnie aérienne avait refusé l'embarquement de trois passagers handicapés. EsytJet avait décidé de faire appel, justifiant les faits qui lui étaient reprochés par «l'application de la réglementation en vigueur» en Europe et en Grande-Bretagne. Une vision que n'aura pas suivi le Cours d'Appel de Paris, pour lequel cette victoire pour Karine VIERRA, l'une des plaignante n'a pas voulu a titre de « compassion », mais d'une « reconnaissance de ses droits ».

Des affaires multiples et qui se ressemble !!!

Pour rappel, les faits avaient eu lieu au 9 et 19 décembre 2008 ainsi qu'au 12 janvier 2009. La compagnie avait refusé l'accès à bord à trois passagers handicapés à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, invoquant des raisons de sécurité ne les autorisant pas à voyager non-accompagnés. La société britannique avait été condamnée en première instance à payer une amende de 70.000 € et à verser des dommages et intérêts d'un montant de 2000 € à chacune des victimes. Depuis ce premier jugement, EasyJet a depuis une nouvelle fois été jugée et condamnée à 5.000 € d'amende par le Tribunal Correctionnel de Paris, le 4 mai 2012, pour avoir refusé à une femme handicapée de monter dans l'un de ses avions car elle voyageait seule. Là encore, Easyjet a fait appel de cette décision.

En juin 2012 c'est une agence de voyage qui avait été condamnée en référé à Marseille après que des sourds et malentendants s'étaient vu refuser l'accès à un avion de la compagnie Hermès, filiale d'Air Méditerranée, pour la Turquie. L'agence avait annoncé son intention de faire appel. L'affaire devrait être jugée dans le premier semestre de l'année 2013.

 

17èmes Journées Nationales pour la Prévention du Suicide : Quel est le rôle de l’environnement ?

affiche partiel de la 17eme journée nationale de la prevention du suicideL'union Nationale pour la prévention du Suicide organise les 17èmes Journées Nationales de la Prévention du Suicide qui regroupe 35 associations et plus de 5000 acteurs associatifs en France et dans les DOM-TOM. Des Journées nationales placé sous le thème du rôle de l'entourage : proches, voisins, soignants, environnement...Une journée dont le lancement aura lieu le 5 Février et placé cette année sous le patronage du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé.

Un acte qui reste encore un tabou

Souvent analysé comme un acte personnel, l'acte suicidaire, mûri pourtant dans le secret d'une psyché qui s'isole du monde environnant, ultime façon d'avoir prise sur son destin. Le suicide peut être interprété comme un acte social, conséquence d'une situation intenable, comme un appel, une revendication, un ultime message dans un dialogue de sourds. Vouloir mourir, même et surtout si la personne se sent exclue, n'est jamais un acte solitaire, il s'inscrit fondamentalement dans un rapport à l'autre, à la société.

Ainsi, dans une logique de responsabilité collective et de Santé Publique, la prévention du suicide est articulée entre les actions de soutien à la personne, les interventions menées avec l'entourage, et les réponses médicosociales des institutions sanitaires et associatives. Le thème proposé pour l'édition 2013 des Journées organisées par l'Union Nationale pour la Prévention du Suicide, porte sur le rôle de l'entourage pour la Prévention du Suicide, avec ses diversités individuelles et collectives, et ses dimensions plurielles de compétences psycho-sociales.

En décembre 2009, une Audition publique organisée par la Fédération Française de Psychiatrie : « Effets et conséquences du suicide sur l'entourage : modalités d'aide et de soutien » abordait l'entourage en se concentrant sur les conséquences du deuil après suicide. Le colloque de l'UNPS en 2013 propose d'élargir les débats sur l'ensemble des interactions entre le sujet et son entourage, en amont et tout au long de la crise suicidaire, à partir des regards croisés d'experts et des expériences des associations.

Les journées 2013 visent à actualiser les informations et connaissances existantes, scientifiques et cliniques, mais aussi à susciter les échanges entre acteurs engagés dans la prévention du suicide et à réfléchir aux expériences menées localement auprès de personnes vulnérables dans des contextes spécifiques. Des échanges surgiront ainsi de nouvelles pistes, chaque participant étant ainsi pleinement acteur du colloque.

Tout d'abord, qu'entendons-nous par « entourage » ? Il s'agit d'une pluralité d'entourages : proches, collègues, voisins, soignants, environnement. Plus ou moins distincts, ils constituent un réseau complexe, avec des interférences multiples et mouvantes. Comment prendre en compte l'ensemble des dimensions, des enjeux ?

En cas de crise suicidaire, s'agit-il d'un entourage « victime » qui peut culpabiliser car il « n'a rien vu venir » ou « n'a pas su quoi faire » ? Ou, d'un entourage « responsable », qui peut être accusé de n'avoir pas su prévenir l'évolution fatale, voire même d'avoir négligé le désespoir ? Le rôle des entourages vis-à-vis des personnes suicidaires, est donc un écheveau complexe à démêler entre leurs influences réciproques.

Le CESE rend un projet d'avis pour un problème de société

Evolution des pensees suicidaires et des tentative de suicide par age et par sexe en 2010« Le suicide : plaidoyer pour une prévention active », tel sera le projet d'avis rapporté par Didier BERNUS et qui sera présenté le 12 février prochain. Véritable problème de santé publique avec presque 11 000 décès chaque année en France et environ 230 000 tentatives, le suicide n'est pas une fatalité. 20 ans après une première étude qui a consacré le suicide « grande cause de santé publique », le Conseil économique, social et environnemental plaide pour la poursuite et l'amplification de la prévention du suicide.

Tous acteurs et citoyens !

Un décès sur 50 est un suicide ! Le suicide est la deuxième cause de décès chez les 15-24 ans après les accidents de la route et la première cause de mortalité chez les 25-34 ans. Le potentiel de risque suicidaire perdure sous l'effet des différentes « crises »: existentielle, familiale, économique et financière dans les relations sociales et/ou professionnelles,.

Selon une étude BVA-Gallup (2010) réalisée sur 53 pays, les Français sont les plus pessimistes sur leur situation économique voire même sur leur situation personnelle. A la mesure de cette urgence, en février 2013, les 17emes Journées Nationales de la Prévention du Suicide vont permettre à tous les acteurs engagés dans ce combat de se retrouver pour faire un bilan et ouvrir de nouvelles pistes d'amélioration. Derrière la froideur des statistiques, il y a des drames humains que l'on aurait pu éviter. l'UNPS veut le décliner dans toutes ses actions en liaison avec les pouvoirs publics et tous les acteurs institutionnels. Travailler ensemble et toujours mieux pour prévenir davantage.

Personne n'est à l'abri. Tout le monde est concerné.

Le suicide est présent dans tous les milieux familiaux et socioprofessionnels, il touche tout le monde du haut en bas de l'échelle sociale. Une pensée que un récent sondage a permis de dévoiler que 37 % de personnes handicapées avait pensée au moins une fois a passé à l'acte. Qui n'a pas eu une pensée suicidaire à un moment de sa vie ? Aujourd'hui, le silence gêné laisse place à une série de questionnements et la personne suicidaire n'apparaît au fond pas si différent du reste de la population. Contrairement à une croyance répandue, le fait de parler du suicide n'encourage pas au passage à l'acte. Bien au contraire, son expression permet à une personne en souffrance de briser son isolement, d'être reconnue et d'être ainsi en position d'accepter une aide.

Une nouvelle approche

Autrefois, on distinguait suicide et tentative de suicide, cette dernière était souvent perçue comme un « appel au secours » sans réelle mise en place d'un suivi. Les « suicidaires » étaient généralement traités comme des cas individuels, déconnectés de leur environnement, des « pathologies mentales» qu'il suffisait de confier à un psychiatre sans l'intervention d'autres personnes. Le suicide suscitait une gêne, un certain malaise.

Le tournant a été pris il y a une quarantaine d'années : le suicide n'est plus enfermé dans la maladie mentale, il apparaît comme un phénomène complexe qui requiert une approche fine et globale. La prévention ne peut plus être seulement réservée au corps médical, elle concerne tous les acteurs autour de la personne suicidaire. La prévention du suicide nécessite une prise en charge pluridisciplinaire et citoyenne.

Le suicide n'est pas la résultante d'une cause unique, mais l'aboutissement d'un processus complexe. Par la prévention, ce processus peut être arrêté. Il est possible d'intervenir à tout moment et en tous lieux. L'idée de suicide évoque détresse, accidents de vie, mal-être et la prévention doit s'inscrire dans cette complexité humaine et sociétale.

Qu'est-ce que la prévention du suicide ?

Une bénévole de l'association SOS Suicide, dans les locaux de l’association à Paris. © Jean-Loup GAUTREAU / AFPReconnu « priorité de santé publique » dans les années 90, le suicide est aujourd'hui un enjeu de société. Il fait désormais l'objet d'une politique publique spécifique de prévention. Après la Stratégie nationale d'actions face au suicide 2000-2005 - et à la suite d'une évaluation et de travaux (Commission Lebreton 2008)- le programme national lancé en 2011 se poursuit dans différents secteurs au-delà de la Santé.

Des chats sur Internet pour prévenir le suicide

"Trop longtemps, le suicide est resté dans l'escarcelle de la psychiatrie, puisque ce passage à l'acte devait forcément être conséquent à une maladie, constate Jean-Pierre Soubrier, professeur de psychiatrie et expert OMS. Or, le suicide, ça n'est pas juste un problème de santé mentale, c'est avant tout un problème de santé publique. Il nous faut aller vers une dé-psychiatrisation et une dé-stigmatisation du suicide."

Pour ce faire, le rôle de l'entourage au sens élargi du terme (proches, voisins, soignants, environnement) est primordial. A ce titre, les associations sont au cœur de l'action puisqu'elles sont souvent en première ligne pour faire face aux appels désespérées. Et pour s'adapter aux nouveaux modes de communication, de plus en plus d'associations proposent des chats, à l'instar de SOS amitié. "Ces chats sont très largement plébiscités par les jeunes qui préfèrent ce media plutôt que le téléphone, notamment parce que cela leur permet de nous contacter en toute discrétion, même dans l'appartement familial", confirme Jean-Pierre Igot, président de SOS Amitié.

Les chats sont accessibles de 19h à 23h, et 60 écoutants sont formés pour répondre à tout type de questions par ce biais. "Sur Internet, l'écoutant peut être plus franc : le mot suicide y est employé dans 18 % des conversations contre seulement 2 % au téléphone ! C'est très important de prononcer le mot", insiste Jean-Pierre Igot. Des association qui déplore aussi le manque de volonté politique et de moyens financiers pour mettre en place une stratégie de prévention efficace.

Un programme national 2011- 2014

Fondé sur une vision très large de la problématique du suicide, le programme national d'actions contre le suicide 2011-2014 s'appuie sur un engagement interministériel (Justice; Affaires Sociales et Santé ; Education nationale,; Agriculture; Enseignement supérieur et Recherche). Cette dynamique interministérielle reflète la diversité du fonctionnement humain et des actions collectives possibles au sein de la société.

Le rôle de l'UNPS

Une telle approche répond aux attentes de l'UNPS, force de proposition très active dans les groupes de travail et commissions qui ont présidé à ce programme. Interface entre acteurs associatifs et pouvoirs publics, l'UNPS participe activement à la mobilisation pour une démocratie associative (dans l'esprit de la loi de 2002 Droits des usagers) : faire entendre les besoins des usagers, adapter les actions de proximité.

Stéphane LAGOUTIERE