L’acte médical n’est pas une marchandise échangée contre une contrepartie financière, mais un service. Ce qui marche dans le commerce, la prime au vendeur ne fonctionne pas en santé. "On ne sait pas ce qu’on paye [...] l’ensemble du système se moque complètement de la qualité", vient de déclarer un haut fonctionnaire de la task force Financement du ministère de la Santé. Cela résume bien la doxa ambiante pour justifier la mise en place du paiement à la performance d’ici à 2022 pour les professionnels et les établissements de santé. Ainsi, après une médecine qui ne se serait souciée que de la quantité d’actes jusqu’à maintenant, on passerait à une médecine tournée vers la qualité. Malgré ce bel emballage, la rémunération à la performance en santé reste une illusion, qui a des effets nuisibles connus et qui passe à côté de la vraie réforme nécessaire des modes de paiement et du financement.