Nouvelle journée nationale de prévention et de réflexion sur le don d’organe en France…
Alors que plus de 1000 personnes décédé chaque année faute de don. Incompréhension alors que celui-ci demeure largement soutenu dans l’opinion publique. Avec plus 80 % favorable à ce don, 91% pensent qu’il est important de faire part de sa position à ses proches, mais seulement 47% en ont effectivement parlé. Selon l'Agence de la biomédecine, plus de 5 000 greffes ont été réalisées en France en 2022, mais plus de 20 000 personnes sont encore en attente d'un organe. Cette année, l'Agence de la biomédecine souhaite que cette journée devienne le jour où tous les Français rappellent à leurs proches s'ils sont donneurs d'organes après leur mort.
Un don gratuit et anonyme….
Le don d'organe est un acte altruiste et solidaire qui permet de sauver des vies et respectant la dignité du corps humain. Il consiste à prélever un organe ou une partie d'organe sur une personne vivante ou décédée, pour le greffer sur une autre personne qui en a besoin. Le don d'organe est encadré par la loi et repose sur le principe du consentement présumé : toute personne est considérée comme donneuse potentielle sauf si elle a exprimé son refus de son vivant. Le don d'organe peut concerner le cœur, les poumons, le foie, les reins, le pancréas ou l'intestin. Le don d'organe du vivant est possible dans certains cas, à condition que le donneur et le receveur soient des proches et que le don soit compatible et sans risque majeur pour la santé du donneur.
Un don encore peu mis en œuvre…
La grande majorité de la population (80%1) est favorable au don d'organes, 91% pensent qu’il est important de faire part de sa position à ses proches, mais seulement 47% en ont effectivement parlé à leurs proches. Pourtant, cet échange est vital : c’est bien souvent la condition sine qua non pour que les proches ne rapportent pas une opposition, faute de connaitre la volonté du défunt.
En effet, avant tout prélèvement d’organes ou de tissus, les équipes médicales interrogent systématiquement les proches pour s’assurer que la personne n’y était pas opposée. Dans le doute, si le sujet n’avait jamais été abordé, les proches rapportent par prudence une opposition, si bien qu’un prélèvement sur trois est ainsi empêché. Autant de vies qui auraient pu être sauvées ne le sont pas, sachant que 5 à 7 personnes peuvent bénéficier d’une greffe d’organe vitale, pour chaque donneur décédé prélevé.
Une date, mais aussi un symbole Selon Marine JEANTET, directrice générale de l’Agence de la biomédecine que cette date doit permettre de rappeler « qu’on est tous donneurs, tous receveurs. Comme le 1er décembre est la Journée mondiale de lutte contre le sida, où tout le monde porte le ruban rouge, le 22 juin doit devenir un grand évènement de mobilisation nationale, autour du symbole du ruban vert » Un jour où chacun s’informe et rappelle à ses proches qu’il est donneur. « Ce n’est que par un grand élan de mobilisation nationale que nous atteindrons les objectifs ambitieux du Plan greffe : pour que tous les malades en attente de greffe puissent être sauvés, il faut que chaque Français se sente concerné et prenne, une fois par an, une minute pour en parler » ajoute elle.
10 000 personnes en liste d’attente…
Grâce au don d’organes, 5 314 personnes ont été sauvées en 2022, mais près de 10 000 nouveaux patients sont inscrits en liste d’attente chaque année. Pour faire respecter votre volonté, parlez du don d’organes avec vos proches. Nous sommes tous présumés donneurs, mais la loi impose aux équipes médicales de consulter les proches pour recueillir une éventuelle opposition du défunt. En parler de son vivant, c’est les soulager lors de l’entretien. C’est aussi, avec un simple « oui », pouvoir sauver 7 vies.
Tout le monde est concerné par cette démarche, car le don d’organes et de tissus peut se faire à tout âge, quel que soit son état de santé, et, pour les tissus, quelles que soient les conditions du décès. De la même manière que tout le monde peut être greffé, tout le monde peut donner ! « Pour donner plus de chances aux patients en attente de greffe, il faut réduire le nombre de donneurs potentiels non-prélevés alors qu’ils ne s’étaient pas opposés au don d’organes de leur vivant. Il n'y a pas beaucoup de domaines où il suffit d’en parler pour sauver des vies ! », precise Marine JEANTET.
Europe : les différentes législations
Le don d'organe est un acte de générosité et de solidarité qui permet de sauver des vies. Cependant, les législations européennes sur le don d'organe varient selon les pays et les types de consentement. Il existe deux grands régimes de consentement au don d'organe après la mort : le consentement présumé et le consentement explicite.
Dans le premier cas, celui du consentement présumé, il faut comprendre que toute personne est considérée comme donneuse potentielle d'organes, sauf si elle a exprimé son refus de son vivant. C'est le cas dans la plupart des pays de l'Union européenne, comme la France, l'Espagne, la Belgique ou l'Italie. Le consentement présumé permet d'augmenter le nombre de donneurs disponibles et de réduire les listes d'attente pour les greffes.
Dans le second, c’est-à-dire du consentement explicite requiert lui que la personne ait donné son accord explicite pour le don d'organe, soit par écrit, soit par l'intermédiaire d'un registre national, soit par la consultation de ses proches. C'est le cas dans certains pays comme l'Allemagne, le Royaume-Uni (sauf au Pays de Galles et en Angleterre), les Pays-Bas ou la Suède. Le consentement explicite respecte davantage la volonté individuelle et évite les conflits éthiques ou religieux.
Le don d'organe est un enjeu majeur de santé publique en Europe, où plus de 60 000 personnes sont en attente d'une greffe et où 16 personnes meurent chaque jour faute de donneur compatible. Pour favoriser le don d'organe, il est important de sensibiliser la population aux bénéfices de ce geste altruiste, de faciliter l'accès aux informations sur le don d'organe et de renforcer la coopération entre les pays européens.
Stéphane LAGOUTIERE
Sources : Agence de la biomédecine
Publication : 22/06/2023
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