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Message d'alerte

Laurence Nait_Kaoudjt_a_la_sortie_de_la_cours_d_assise_de_rennesLe procès d'une mère qui a mis fin aux jours de sa fillette très lourdement handicapée, Méline, en 2010 à Saint-Malo, s'est achevé mardi avec ses cris de colère et ses invectives aux jurés après sa condamnation à cinq ans de prison avec sursis alors qu'elle attendait un acquittement. Une mère qui a déjà annoncé rennoncé a faire appel de cette décison qui prouve selon elle "que la société française n'a aucune considération pour le handicap..."

Laurence NAIT KAOUDJT risquait la réclusion criminelle à perpétuité mais la justice a été clémente. Bien que la cour ait retenu comme circonstance atténuante une altération de son discernement et que sa peine soit intégralement assortie de sursis, l'accusé a crié sa colère et son écœurement aux jurés, aussitôt après l'énoncé du verdict.

« J'aurais mieux fait de mourir. Vous n'avez pas de cœur, vous n'avez pas compris mon geste d'amour: si, demain, vous lisez que je me suis suicidée, je vous regarde tous dans les yeux, c'est sur votre conscience », leur a crié cette femme de 49 ans aux cheveux grisonnants depuis le box des accusés, tandis que le président de la cour d'assises,Philippe DARY, mais aussi sa propre mère, lui demandaient de se calmer.

Ses avocats avaient plaidé pour son acquittement. « Elle a tué sa fille, mais elle n'est pas une meurtrière, contrairement à ce qui a été requis: la contrainte morale intérieure existe », avait ainsi déclaré Me Éric DUPOND-MORETTI.

Yann LE BRIS : « Personne n'est propriétaire de son enfant »

« Oui, elle a tué, mais est-elle coupable de l'avoir fait? Vous avez des experts qui disent qu'en réalité, elle n'avait pas d'autre choix », a-t-il ajouté. Elles ne faisaient qu'une, elles étaient fusionnelles, c'était une peau pour deux... ».

L'avocat général, Yann LE BRIS, dont les réquisitions ont été intégralement suivies, avait pour sa part rappelé combien, dans ce dossier sensible, depuis la découverte du corps de la fillette de huit ans étranglée au matin du 23 août 2010 jusqu'à l'audience, l'ampleur de la peine de la mère, dont le placement en détention n'a jamais été envisagé, avait pris le pas sur la démarche judiciaire.

Il avait appelé la cour à « l'empathie » avec sa douleur pour déterminer sa peine, tout en les rappelant à la « raison » afin qu'ils la déclarent bel et bien coupable de meurtre. « Personne n'est propriétaire de son enfant », a souligné l'avocat général. Même si cet enfant est handicapé, il est autonome, il a sa vie, il a son humanité : si vous dites aujourd'hui elle n'est pas coupable, vous niez cette humanité. Dans le référentiel commun de la société, on a toujours le choix de ne pas étrangler une petite fille ».

Le Drame de la désespérance

M. LE BRIS a rappelé les derniers éléments de la vie de huit ans de la petite Méline, brune aux longs cheveux frisés dont plusieurs photos, y compris sur son lit de mort, ont été montrées à l'audience juste avant son Maitre DUPONT MORETTI et sa cliente a l_ouverture du procesréquisitoire: « Elle avait des peluches, des jouets, elle souriait, elle aimait faire du poney (pas toute seule), elle aimait la musique, elle aimait le contact... C'est quelqu'un qui a eu une existence, elle a eu une vie, elle a été heureuse ».

Dans la matinée, dans un récit qui a glacé la cour et l'audience, souvent en larmes mais assumant tous ses actes, Laurence NAIT KAOUDJT a expliqué comment le 15 août précédant les faits, se sentant impuissante à continuer à lui épargner les souffrances de son handicap et craignant d'en être séparée, elle avait pris sa décision.

Le 22 août 2010, elle a couché sa fille après lui avoir donné un peu de somnifère et un anti-douleur. « pour qu'elle n'ait pas mal ». Puis elle a étouffé Méline à l'aide d'une écharpe. « J'ai dit : Méline, c'est Maman qui t'aime, c'est Maman ma chérie... J'ai dit : Seigneur, prenez mon enfant », raconte-t-elle. « Je lui ai chanté une petite chanson, je suis restée comme ça... et puis au bout de quelques temps, je sais pas, je me suis dit : ça doit être fini ». A l'aide d'une forte dose de somnifères et en se tranchant les veines, elle tente de se suicider mais se réveillera le lendemain matin. « Je serais partie avec ma fille, on aurait dit : c'est un drame de la désespérance et je ne serais pas là à être jugée », conclut-elle.

La Rédaction / Avec AFP

Le proces de Laurence NAIT KAOUDJT dans le box des accusees a RennesLa mère qui a mis fin aux jours de sa fillette très lourdement handicapée, Méline, en 2010 à Saint-Malo, a livré mardi un récit insoutenable de cet « acte d'amour » au second jour de son procès à Rennes.Un recit qui montre le cri que lance cette femme a notre société toute entière. Une message lancé peu avant que le jury ne décide mardi en deuxième partie de journée. 

« C'est le 15 août précisément qu'il m'est venu à l'esprit qu'il n'y avait plus de solution », commence Laurence NAIT KAOUDJT, 49 ans, d'une voix assurée mais entrecoupée de sanglots. « J'ai baissé les bras, j'étais épuisée moralement, physiquement. Je ne voyais plus d'issue heureuse, d'issue heureuse en tout cas pour ma fille ».

« J'ai essayé de lui apporter le maximum de bonheur, qu'elle soit heureuse. Je lui ai apporté tout mon amour et elle m'a apporté tout l'amour qu'elle pouvait me donner: nous n'étions qu'une seule et même personne », poursuit l'accusée, blonde aux cheveux frisés tirant sur le gris.

« Ce 15 août, ma pensée a été :  tu peux plus rien faire pour Méline, ça sera de pire en pire, je ne veux pas de cette rentrée scolaire (dans un institut médico-éducatif), je ne veux pas de cette opération (de la colonne vertébrale en raison d'une scoliose). On va partir toutes les deux ensemble », décrit cette ancienne conseillère bancaire, choisissant précisément ses mots et assumant à tout moment de son récit son choix et son geste. « J'imaginais ma fille souffrir, c'était inacceptable... »

Le grand voyage

Face au président de la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine, Philippe DARY, qui lui rappelle que, vu de l'extérieur, tout semblait « aller bien », elle répond : « tout allait bien entre guillemets parce que le handicap, c'est sept jours sur sept et il n'y a pas de repos ».

« J'ai appelé ça : le grand voyage et j'ai dit à ma fille, qui me regardait avec ses grands yeux, tu vas faire le grand voyage avec Maman », poursuit-elle. « Notre place n'était plus ici, je n'avais plus à offrir le bonheur ou une belle vie à ma fille. (...) J'ai donné la vie à ma fille et si ma fille (devait) partir, ce sera par moi, et je partirai avec elle ».

« Même si le geste  est affreux, terrible, je ne l'ai pas perçu comme ça: c'était un geste d'amour », assure-t-elle. Puis Mme NAIT KAOUDJT raconte dans le détail la dernière journée de sa fille, le 22 août 2010, « un beau dimanche », la messe, l'achat de pâtisseries, la dernière promenade avec sa grand-mère... Un récit terrible interrompu par ses sanglots, qui glace la cour et la salle d'audience.

Prenez mon enfant

Elle a couché sa fille après lui avoir donné un peu de somnifère et un anti-douleur « pour qu'elle n'ait pas mal ». Puis elle a étouffé Méline à l'aide d'une écharpe. « J'ai dit: +Méline, c'est Maman qui t'aime, c'est Maman ma chérie... J'ai dit : Seigneur, prenez mon enfant », raconte-t-elle. « Je lui ai chanté une petite chanson, je suis restée comme ça... et puis au bout de quelques temps, je sais pas, je me suis dit : ça doit être fini ».

« J'ai retiré l'oreiller sur sa tête. Elle était toute belle... Ses yeux étaient fermés, elle était dans son sommeil... Il y avait juste une petite goutte de sang sur le côté de sa narine. Avec un coton, j'ai essuyé. Elle avait l'air apaisé, c'était un petit ange », poursuit l'accusée.

« Je lui ai mis ses petits doudous qu'elle aimait (...) une croix et puis après, je l'ai embrassée, je lui ai dit que je l'aimais du fond du cœur puis je me suis occupée de moi », témoigne-t-elle. A l'aide d'une forte dose de somnifères et en se tranchant les veines, elle tente de se suicider mais se réveillera le lendemain matin. « Je serais partie avec ma fille, on aurait dit: +c'est un drame de la désespérance+ et je ne serais pas là à être jugée », résume-t-elle. Mme NAIT KAOUDJT encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

 

Les réquisitions, les plaidoiries puis le verdict suivront mardi en deuxième partie de journée.

 

 

Romain BEAUVAIS

 

Celine BOUSSIE, presidente de l association Handi_Gnez au palais de justice de toulouseLa présidente d'une association de défense des droits des handicapés Handi'Gnez-vous, a été mise en examen pour diffamation pour des propos critiques tenus à l'égard de l'Institut pour handicapés de Moussaron, dans le Gers. 

Céline BOUSSIÉ, a été entendue vendredi dernier par un juge d'instruction au tribunal de grande instance de Toulouse, à la suite de deux plaintes déposées en mai et en juillet par l'Institut médico-éducatif (IME) de Condom, ou « Maison d'enfants de Moussaron ». Une mise en examen qui n'aura pas été une «susprise» selon son avocat, Me Nadège BEAUVAIS-LABADENS.

Ces plaintes concernaient des propos, tenus lors de deux émissions des chaînes Europe 1 et LCI en février et en mars, dans lesquels Mme BouOUSSIÉ critiquait les conditions d'accueil des handicapés. Elle sera renvoyée au tribunal correctionnel à une date pas encore connue, a précisé à l'AFP son avocate, Me Nadège BEAUVAIS-LABADENS.

« On est sidérés », a réagi Mme BOUSSIÉ en sortant de l'audition. On n'a fait que rapporter des faits prouvés", a-t-elle poursuivi, citant « le rapport de l'Agence régionale de santé (ARS) » et la plainte de la ministre déléguée aux personnes handicapées d'alors, Marie-Arlette CARLOTTI.

Un millier de personnes ont signé la pétition en ligne

« C'est une grave atteinte à la liberté d'expression» et « aux associations », s'est-elle insurgée. Environ un millier de personnes ont signé une pétition en ligne, notamment le sportif Philippe CROIZON, et 140 associations ont apporté leur soutien à l'association, a affirmé Mme BOUSSIÉ.

Avec le renvoi en correctionnelle, « c'est la première fois que l'on va pouvoir débattre du contenu du rapport de l'ARS », s'est cependant félicitée Me BEAUVAIS-LABANDENs.

En 2013, La Maison d'Enfants de Moussaron était au coeur d'une controverse

« La Maison d'enfants de Moussaron » s'était retrouvée en 2013 au coeur d'une vive et douloureuse controverse sur les conditions dans lesquelles étaient accueillis et traités ses pensionnaires, atteints de déficience intellectuelle ou de multiples handicaps. Fin 2013, l'établissement avait été placé sous l'autorité d'un administrateur provisoire en raison de « graves dysfonctionnements dans les conditions d'installation et de fonctionnement » constatés par l'Agence régionale de santé (ARS).

Un collectif d'associations avait protesté contre le classement sans suite de neuf des dix plaintes qui visaient l'Institut

En mai dernier, un collectif d'associations avait protesté contre le classement sans suite de neuf des dix plaintes qui visaient l'institut, la justice n'ayant pas trouvé de preuves de maltraitance ni de détournements.

Mme BOUSSIÉ "ne devrait pas être inquiétée quand elle joue un rôle de lanceur d'alerte", a estimé le conseiller régional du Parti de Gauche Guilhem Serieys, qui s'est déplacé vendredi au tribunal. « L'urgence, c'est qu'elle ne soit pas inquiétée, mais c'est aussi plus de transparence dans les structures médico-sociales », a-t-il ajouté.

La Rédaction

Le proces de Laurence NAIT KAOUDJT dans le box des accusees a RennesLa cour d'assises d'Ille-et-Vilaine juge lundi et mardi une mère accusée d'avoir tué sa fille de huit ans, lourdement handicapée, en 2010 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) en l'étranglant avant de tenter elle-même de se suicider. Laurence Nait KAOUDJT qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité. 

Ce lundi, ce n'est pas le procès de Laurence NAIT KAOUDJT qui s'ouvre mais bien celui du handicap. Aujourd'hui encore, rien n'est mis en place pour accompagner les familles dans ce combat contre le handicap. Elles sont livrées à elle-mêmee et doivent trouver les ressources mentales pour assumer et gérer le handicap de leur enfant au quotidien. Bien évidemment, on ne peut pas excuser le geste de cette mère de famille mais il faudrait bien que l'on trouve des solutions pour ne plus vivre ce genre de drame.

Cette mère de famille, qui avait 44 ans au moment des faits, est jugée pour meurtre sur mineure de moins de quinze ans particulièrement vulnérable. Elle sera défendue par Me Eric DUPOND-MORETTI. Qualifiant son infanticide « d'acte d'amour », elle a tué sa fille, Méline, en août 2010, peu après l'installation de la famille sur la commune de Saint-Malo.

Seule face au lourd handicap de sa fille, elle décide de mettre fin à ses jours

Quelques mois avant cette tragédie, la mère s'était retrouvée dans une situation financière délicate car elle a dû s'arrêter de travailler pour s'occuper seule et à temps plein de sa fille lourdement handicapée (moteur et cérébrale). Inquiète pour son avenir puisque, elle a expliqué avoir décidé de mettre un terme à leurs existences.

Le matin du 23 août 2010, les sapeurs-pompiers de Saint-Malo, alertés par la grand-mère de Méline, découvrent le corps sans vie de la fillette. Laurence NAIT KAOUDJT a expliqué avoir administré des médicaments à sa fille, avant de l'étrangler dans son lit à l'aide d'une écharpe.

Laurence NAIT KAOUDJT : « Je choisis librement de partir avec ma fille Méline pour faire le grand voyage »

Par la suite, elle a toujours affirmé avoir tenté de se suicider à diverses reprises dans la nuit du drame, sans y parvenir, en absorbant des médicaments, en s'étranglant avec une écharpe, en s'étouffant avec un sac plastique, puis en s'ouvrant les veines.

Elle avait laissé plusieurs documents attestant de sa volonté de mettre fin à ses jours, dont un sur lequel il est écrit: « Je choisis librement de partir avec ma fille Méline pour faire le grand voyage, ce choix je l'avais fait depuis longtemps... notre histoire se termine ainsi ».

Laurence NAIT KAOUDJT risque la réclusion criminelle à perpétuité

Les experts psychiatres mandatés pour examiner l'accusée ne retiennent pas tous le même diagnostic: certains la décrivent comme étant en pleine possession de ses moyens, d'autres comme une femme maniaco-dépressive et ayant des crises de délire.

La justice devra donc trancher si Laurence NAIT KAOUDJT était atteinte d'un trouble psychiatrique grave ayant aboli son discernement ou si elle était lucide au moment du meurtre de sa fille. Pour cet « acte d'amour », elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

La Rédaction / Avec AFP

 

les parents_de_vincent_lambert_pierre_vivianne_le_23_juillet_2015_a_reimsLe tribunal administratif de Châlons-en-Champagne saisi par François LAMBERT, neveu de Vincent LAMBERT, qui réclame l'arrêt des soins pour son oncle en état végétatif, se réunira en audience publique le 29 septembre à 15H00. De leurs côtés, les parents de Vincent LAMBERT vont demander en justice son transfert vers un autre établissement. Une histoire qui n'est pas prête de s'arrêter de si tôt. Comme si on avait le droit de vie ou de mort de quelqu'un.

charles joseph_oudin_avocats_de_la_defense_et_la_victime_michel_dueLes avocats de SERVIER et des victimes présumées du Mediator se sont âprement affrontés jeudi, lors du premier procès civil sur la responsabilité des laboratoires au regard de la « défectuosité » du médicament coupe-faim, synonyme d'un des plus grands scandales sanitaires français. Devant une pile de rapports et d'expertises, les débats, très techniques, ont duré plus de trois heures.

Les juges du tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) rendront le 22 octobre un jugement très attendu par tribunaux et malades.

Le combat judiciaire dure depuis quatre ans pour Michel DUE, 72 ans, et sa colère est intacte. « Ca m'a détruit », confie-t-il, ému, avant l'audience. Son avocat, Me Charles JOSEPH-OUDIN, explique : « c'est une chance qu'il soit là, mes autres clients sont décédés en cours de procédure... »

Jeudi, la deuxième chambre civile du TGI examinait au fond les demandes d'indemnisation de cet homme fatigué de 72 ans et d'une femme de 67 ans, absente à l'audience. Les victimes présumées réclament respectivement à SERVIER 900 000 et 125 000 euros en réparation de leur préjudice, les séquelles d'une valvulopathie: traitement à vie, essoufflement, impossibilité de tondre sa pelouse...

Sept ans après les révélations de l'affaire du Médiator, aucune victime présumée n'a été indemnisée

Utilisé par cinq millions de personnes, le Mediator, retiré du marché français en novembre 2009, est à l'origine de graves lésions des valves cardiaques et pourrait être responsable à long terme de 2.100 décès, selon une expertise judiciaire.

Plus de sept ans après les révélations du docteur Irène FRACHON, aucune victime présumée du Mediator n'a été indemnisée de manière définitive par voie de justice. Ces lenteurs sont régulièrement dénoncées par les victimes et la célèbre pneumologue de Brest. Le Dr FRACHON, qui va inspirer prochainement un film, accuse SERVIER de « cynisme » face aux demandes d'indemnisation.

Les avocats de la Défense s'appuient sur un rapport accablant de l'Inspection générale des affaires sociales de janvier 2011

Les avocats se sont notamment affrontés sur une batterie de rapports, les expertises établissant le lien de causalité entre le médicament et la maladie, et sur la connaissance des risques du médicament quand il a été prescrit aux demandeurs, pendant une période allant de 2003 à 2009.

Dans leur arsenal de défense, Martine VERDIER et Charles JOSEPH-OUDIN, avocats en pointe dans la défense des victimes du Mediator, s'appuient notamment sur un rapport accablant de l'Inspection générale des affaires sociales de janvier 2011 qui conclut que le produit aurait dû être retiré dès 1999. Un premier cas de valvulopathie avait été signalé.

"Le Médiator aurait dû être retiré dès 1999"

La cour administrative d'appel de Paris confirmant en août 2015 le principe de la responsabilité de l'Etat envers une victime du Mediator dit la même chose : une décision de retrait aurait dû intervenir « au plus tard » le 7 juillet 1999, date d'une réunion de la « commission nationale de pharmacovigilance où a été évoquée la situation du benfluorex », principe actif du Mediator.

Me Martine VERDIER va plus loin: dès 1993 et son étude interne « jamais publiée », « SERVIER sait » que le benfluorex contient de la norfenfluramine, un anorexigène qui déclenche les effets indésirables. « A cette date, les laboratoires ne pouvaient plus ignorer qu'il y avait une balance bénéfices-risques défavorable à laisser le médicament sur le marché ».

« C'est plus compliqué que ça », réplique Me Nathalie CARRÈRE, qui fait valoir l'exonération de la responsabilité des laboratoires. « Jusqu'en 2009, les autorités de santé considèrent qu'il n'y a pas d'alerte de valvulopathie en pharmacovigilance, la communauté scientifique dit qu'il y a peu de troubles cardiaques constatés ».

Le scandale du Médiator est au coeur de plusieurs procédures judiciaires, civiles, pénales et administratives

Le Mediator a été prescrit pendant plus de 30 ans, d'abord contre l'excès de graisses dans le sang, puis comme traitement adjuvant pour les diabétiques en surpoids. Il aurait rapporté entre 30 et 40 millions d'euros par an au laboratoire, selon Me JOSEPH-OUDIN, qui dénonce « une faute lucrative ».

Le scandale sanitaire est au cœur de plusieurs procédures judiciaires civiles, pénales et administratives. Au pénal, il fait l'objet de deux procédures distinctes, à Paris et à Nanterre, mais aucun procès n'est encore prévu, au grand dam des victimes. Le TGI mettra sa décision en délibéré.

La Rédaction / Avec AFP

Conseil des Prud'hommes de Bobigny Salle des pas perdus face aux portes des trois salles d audienceUne fois de plus nous rappel que les nombreux malades et décès des personnes atteinte par l'amiante se poursuit près de 20 ans après son interdition en 1997, comme le rappel de tant a autre la FNATH. Le groupe Alstom a été condamné ce 28 juillet par le conseil des Prud'hommes de Bobignyà dédommager 54 ex-salariés de son site de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) qui demandaient réparation, au titre du préjudice d'anxiété, pour avoir été "délibérément exposés" selon eux à l'amiante au cours de leur carrière.

Une condamnation dont se félicite, Me Michel LEDOUX, avocat des anciens salariés, mas d'ajouter que cette somme est « en-dessous de ce qu'accorde généralement la Cour d'appel de Paris" et "un probable appel » est à l'étude. De son côté l'entreprise c'est elle refusé a tous commentaires.

Les demandeurs, qui ont travaillé à l'usine Alstom-Areva transformateurs de Saint-Ouen (TSO) jusqu'à sa fermeture en 2006, réclamaient 15.000 € de dommages et intérêts à l'entreprise au titre du "préjudice d'anxiété", c'est-à-dire la crainte de développer des maladies graves à cause de leur ancien travail.

« Cette condamnation est une satisfaction et elle nous fait justice. Mais la somme versée est parmi les plus basses pour ce genre d'affaires, c'est la bouteille à moitié vide », a réagi Bernard BALESTRI, de l'Association des anciens salariés d'Alstom TSO, à l'origine de cette procédure.

Selon l'association, huit anciens salariés sont décédés ces dernières années d'un cancer lié à leur exposition à l'amiante, dont deux depuis l'audience, le 17 février. Une vingtaine d'autres ont contracté des maladies imputables à une contamination, comme des plaques pleurales ou des asbestoses.

Un site classé en 2011 sur la liste des sites amiantés

Mettant en avant la « complexité » du dossier, l'avocate d'Alstom, Me Magali THORNE, avait assuré à l'audience que l'entreprise avait « pris des mesures » dès les années 1990 « contre les problèmes d'amiante ». « Nous ne sommes pas restés les bras ballants », avait-elle dit, demandant au tribunal de prendre en compte le parcours et le profil de chacun des anciens salariés, au lieu de prendre une décision globale.

L'usine Alstom-Areva TSO, qui fabriquait des transformateurs électriques, a compté jusqu'à 1.200 salariés dans les années 1970, avant sa fermeture en 2006. L'endroit a été classé en 2011 sur la liste des sites amiantés.

L'amiante rappel....d'une crise sanitaire annoncée...

Qu'est-ce que c'est ? Il s'agit d'une fibre minérale naturelle dont une fine pincée contient des millions de fibres microscopiques capables de pénétrer profondément dans les poumons. Ces fibres s'accumulent et provoquent des inflammations.

Attention danger ! Derrière les propriétés de l'amiante se cachent de grands dangers qui menacent de nombreux corps de métier. Carrossiers industriels, plombiers, charpentiers, électriciens et soudeurs, sont les plus exposés.

Un mode de contamination insidieux. Les fibres d'amiante sont très légères. Elles peuvent se fixer sur les vêtements et être rapportés à la maison par le travailleur. En grande quantité, les membres de la famille peuvent respirer les fibres et développer aussi un cancer du poumon ou de la plèvre (mésothéliome).

On connaît le caractère cancérigène de l'amiante depuis les années 50. C'est seulement en 1997, que la France interdit son utilisation.

Amiante et cancer. Chaque année, on recense 22 000 à 25 000 nouveaux cas de mésothéliome (cancer de la plèvre) dont 10 % sont causés par l'amiante. L'exposition à ces fibres minérales multiplie par cinq le risque d'avoir un cancer. Si en plus, la personne fume, ce risque passe à 50. Douleur thoracique, essoufflement et toux sont alors les premières manifestations.

Amiante et asbestose. C'est également une des conséquences d'une exposition à l'amiante. L'asbestose est une maladie qui entraîne une gêne respiratoire plus ou moins grave.

Victimes de l'amiante : FIVA. Depuis 2002, l'Etat a créé un Fonds d'Indemnisation des Victimes de l'Amiante et de leurs familles. Ayant un délai de prescription de 4 ans, le FIVA n'indemnisera pas les personnes et les familles des victimes qui n'ont pas déposé de dossier.

Des délais d'instruction trop longs. Délai de prescription court, démarches trop longues, triste constat pour les victimes de l'amiante.

De l'asbestose au cancer, les maladies de l'amiante sont difficiles à traiter, car les bronches et la plèvre ne sont pas facilement accessibles.

Un diagnostic tardif. Les premiers signes surviennent généralement vingt à quarante ans après l'exposition, ce qui empêche un diagnostic précoce. Mais heureusement, l'issue n'est pas toujours inéluctable.

En attente d'un meilleur traitement. Les traitements du cancer de la plèvre ne sont pas encore très au point. Actuellement, les médecins peuvent traiter la douleur mais le recours à la chimiothérapie ou à la chirurgie n'est pas encore très efficace.

La Rédaction/Avec AFP