Skip to main content

59% des actifs se disent personnellement gênés par le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail.

Nuisances sonores. 59% des actifs se disent personnellement gênés sur leur lieu de travail.A l’occasion de la 3e édition de la campagne Semaine de la santé auditive au Travail qui est programmé du 15 au 19 octobre 2018, l’association JNA, ont présenté hier les résultats d’une étude "Bruit, Santé Auditive et Qualité de Vie au Travail. Quelles réalités ?" avec l’institut IFOP sur la réalité des impacts du bruit et des nuisances sonores subis sur le lieu de travail par les actifs. Des résultats parlent, d’eux même ! la gêne est bien réelle auxquels s’ajouter les nombreux impacts sur la santé, la performance et la qualité de vie. Une situation qui a terme être source d’un handicap auditif qui concerne 4.5 millions de Français. Un sondage similaire réalisé en mai 2017 par d’Opinion Way confimé déjà des chiffres similaires,

Bruit au travail : Une trop forte pression…

Une étude qui dévoile ainsi que près de de six actifs sur dix se dit personnellement gênés par le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail (59%) dont 19% « souvent » soit une progression de +7 points en un an. UnLe bruit nuit a la produitivite des travailleurs sondage qui met en avant un problème et fait de société bien connue des actifs, celui du bruit au travail. Si les travailleurs de l'industrie (69%) et de la construction (67%) sont les plus nombreux à déclarer une gêne, ils ne sont pas les seules. Toutes les catégories de populations sont concernées les salariés étant en première ligne avec 61%. Mais contrairement aux idées reçues, une nette majorité des salariés des secteurs des services (54%) et de l’administration (60%) sont, eux aussi gênées par le bruit à leur poste de travail.

Par ailleurs, l’importance de cet enjeu comparé à d’autres enjeux de qualité de vie au travail souligne encore l’importance croissante que lui accordent les actifs occupés. Le différentiel entre « Enjeu plus important » et « Enjeu moins important » est positif pour quatre des enjeux de qualité de vie au travail testé sur cinq. À la question de savoir si agir sur le bruit et les nuisances sonores au poste de travail sont plus importantes que le sentiment du confort de l’espace de travail (+7 points). Que son éclairage (+5) ou que son emplacement (+4), et que sa température (+1). Seul le design de l’espace de travail semble être plus important (-8) en comparaison avec l’enjeu que représentent le bruit et les nuisances sonores au travail.

Les jeunes principaux concernés…

Si l’on regarde ceux qui se disent les plus concernés, ce ressenti est largement partagé chez les 18-24 ans que les pratiques et les comportements exposent plus aux problèmes auditifs, notamment la puissance d’écoute de la musique sur oreillettes ou casque, fréquemment utilisés sur le lieu de travail. Ils sont 65% à affirmer être gênés, contre 57% à 59% dans les autres tranches d'âge, selon cette étude et ceux notamment dans le secteur de l'industrie. Or les jeunes sont aussi moins sensibilisés, ce qui renforce l’impact de cet enjeu pour eux. On peut aussi noter les habitants de l’agglomération parisienne (68%), où la densité de la population est plus élevée ce qui réduit les espaces personnels, tant dans la vie privée qu’au travail.

Resultat et graphisme sur la questions liee au repercussion sur votre sante par le bruit et des nuisances sonoresDes effets sur la « Qualité de vie au Travail »

S’ils sont 72 % à estimer que le bruit a répercussion sur la qualité du travail fourni (lenteur à exécuter les tâches, difficultés de concentration). En effet, pour les actifs occupés en général, le bruit et les nuisances sonores sur le lieu de travail sont par ailleurs sources de difficultés de compréhension de la parole lors d’échanges au poste de travail, et lors de conversations téléphoniques (respectivement 49% et 48% des actifs occupés en font le constat). Ils sont aussi, une majorité 83 % mettre en avant les impacts négatifs sur sa santé au travail en général et la répercussion sur leur comportement lié à la fatigue, nervosité, agressivité, lassitude et leur équilibre général de la santé (somnolences, maux de tête, anxiété, etc.) pour 69% d’entre eux. Ils sont un sur deux à dire que le bruit au travail a des répercussions sur leur quotidien en termes de "fatigue, lassitude, irritabilité". 38% font part de difficultés de compréhension des conversations "dans un univers extérieur bruyant" et 35% de troubles du sommeil.

Plus de 4.5 millions de malentendants…

Plus inquiétant, le bruit au travail susceptible de générer des troubles auditifs chez les actifs occupés faisant état d’une gêne. Le problème spécifique que constitue l’apparition de troubles auditifs (bourdonnements d’oreilles, hypersensibilité au bruit, surdité) touche une nette majorité des actifs occupés qui se disent gênés par le bruit et les nuisances sonores sur le lieu de travail (57%).

Pourtant près de, 4 actifs en poste de travail soit 39% des travailleurs concernés ont réalisé un test d'audition auprès un médecin du travail de l’entreprise ou du Service de santé au travail, soit un médecin ORL ou spécialiste au cours des cinq dernières années suite à la gêne auditive ressentie. Ceux qui signalent cette gêne le font principalement à leur hiérarchie directe (37%). 27% citent leur employeur, 23% la médecine du travail et 22% ont consulté un spécialiste ou un ORL

Des employeurs en manque d’information ? 

Pour l’association JNA, cette étude met également le manque de sensibilisation des employeurs pour lequel malgré les obligations prévues par le code du Travail. Ces derniers ne semblent que peu investis par les employeurs en dehors de secteurs dits « exposés au bruit » (construction, BTP etc.). Seulement 28% mettent à disposition des dispositifs de protection individuels (bouchons mousses, casques…) et 23% créent des espaces pour s'isoler du bruit, quand 22% réaménagent l'existant.

Parallèlement, peu d’individus déclarant une gêne auditive en raison des expositions sonores au travail réalisent un bilan de leur audition avec un médecin du travail ou un médecin spécialiste ou médecin ORL. Finalement, ces constats « laissent à penser que le bruit au travail est un enjeu qui n’est pas encore pleinement saisi, mais plutôt subi. L’ampleur des effets extra-auditifs du bruit semble sous-estimée tant par les actifs occupés que par les employeurs » souligne l’association.

Pour JNA, les résultats de cette étude montrent la nécessité de développer l’information à la fois sur les impacts extra-auditifs du bruit et leurs impacts sur la santé, la performance et la Qualité de Vie au Travail et sur les solutions àResultat et graphisme sur la question des solutions proposes ou mise en par votre employeur pour reduire les nuisances sonores mettre en place pour réduire la gêne liée au bruit et aux expositions sonores sur le lieu de travail.

La facture s'élève à 19,2Mds€...

Et ces nuisances sonores en milieu professionnel ont un coût. Au total, la facture s'établirait à 19,2Mds€ par an, selon une étude du Conseil national du bruit (CNB) et de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) publiée en 2016. Cela comprend notamment les accidents du travail pour 1,2Mds€ et la perte de productivité estimé à 18Mds€

Vous avez des droits…

Comment lutter contre la pollution sonore dans notre espace de travail ? Le code du travail est très précis. Les règles de prévention des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs exposés au bruit sont déterminées d’une part par les articles R. 4213-5 à R. 4213-6 et d’autre part par les articles R. 4431-1 à R. 4437-4 du Code du travail. Le suivi individuel de l'état de santé et l’information des travailleurs font l’objet des articles R.4435-2 à R.4436-1. Un environnement dont le bruit ne pas dépasser après atténuation avec un casque un taux de 87 décibels. Sachant qu'à partir de 85 décibels cette protection est obligatoire. En dessous, celle-ci doit être mise à disposition sans obligation d’utilisation. Dans le cas ou l’employeur ne respecte pas le droit, l’employé peut se rapprocher des organisations syndicales ou des ressources humaines pour le contraindre à se mettre aux normes. À partir de 85 décibels les PICB sont même obligatoires.

Mais le bruit peut aussi se révéler très perturbant en dessous de 80 décibels. Songez, par exemple, que le bruit d’un aspirateur, d’une imprimante ou d’une sonnerie de téléphone ne représente "que" 65 décibels. De simples boules de cire que vous pouvez acheter en pharmacie peuvent réduire le volume sonore de 27 décibels. Et si ces petits bouchons ne s’adaptent pas bien à votre oreille, il existe des casques anti-bruits qui pourront s’adapter à votre morphologie.

Concernant les collègues trop bruyants, il suffit aussi parfois de quelques mots pour faire prendre conscience à vos voisins de bureau qu’ils parlent trop fort, ou que leurs commentaires sur leur dernier week-end sont très intéressants, mais que là, vous avez un dossier urgent. « Mieux vaut lui parler. Ne dramatisez pas, gardez le sourire et dites-lui simplement que cela vous gêne ». Quelques conseils mais peuvent aussi améliorer à diminuer ces bruits quotidiens source de stress et de fatigue que l’on peut réduire.

Stéphane LAGOUTIÉRE

 

Catégorie : STATISTIQUES -- SONDAGES
Publication : 12 October 2018

Articles en relation