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Ouverture du 3e rendez-vous du handicap entre colère et manque de conviction

Conference Nationale PresidentUne demi-journée de travail, un discours de 37 minutes de François HOLLANDE de cloture, auront suffit pour boucler cette 3e conférence nationale du handicap ce jeudi 11 décembre dans la salle des fêtes Palais de l'Elysée. Accessibilité, éducation, emploi, santé, jeunesse auront les thèmes majeurs de celle-ci. Le chef de l'Etat qui s'exprimait devant les partenaires sociaux ainsi que des responsables d'associations, d'établissements d'accueil ou de services départementaux aura annoncé une série de mesures.

Francois HOLLANDE évoquant "la politique du handicap est plus qu'une politique (...), pour une société qui se grandit à mesure qu'elle se révèle accueillante, innovante et bienveillante". un souhait qui n'aura pas vraiement su convaincre les interessés.

Une conférence qui aura débuté par le discours de la Secrétaire d'Etat aux personnes handicapées, Ségolène NEUVILLE, ainsi que de Marisol TOURAINE, qui auront débuté tous les deux leurs intervention sur le dramatique accident à Vouvray qui aConférence Nationale Handicap Segolene NEUVILLE provoqué la mort d'une personne handicapé et cinq blessés dans un Esat a la suite d'un crach d'un avion militaire.

Marisol TOURAINE de rappeler que la politique du gouvernement était de vouloir faire en sorte que « toutes personnes et celle en situation de handicap puisse être en mesure de vivre et participer en tant que citoyen » et de cité une formule dont ont peut s'interroger sur son choix « rien nous concernant sans nous ou rien sans nous ».

Un discours du Président François HOLLANE qui si il semble avoir satisfait sur le forme, sur la fond les associations sont très loin d'avoir été convaincu, dénoncent les retards criants ne cessant de s'accumuler. Une conférence dont les organisateurs avaient, il est vrai, prévu un programme chronométré avec la diffusion de quatre films retraçant les forums récemment organisés en région ainsi que quatre tables rondes, le tout expédié en un peu plus de deux heures. « Merci s'il vous plaît d'être bref. », ne cessera de rappeler l'animatrice du CNH, et ceux en présence d'une belle brochette de ministres. Des associations et participants un peu frustrés, une fois de plus, de voir leurs paroles ainsi réduite. Retour sur les quatre tables rondes...

«Accessibilité : Une colère qui se traduira au niveau électorale»

Conference Nationale Handicap 2014 Table ronde AccessibiliteQui s'y frotte s'y pique ! L'accessibilité aura été une fois de plus l'un des quatre sujet de cette conférence nationale, après l'annonce de l'impossibilité de respecté les délais de la loi de loi de 2005. Une table ronde qui aura commencé par un plaidoyer de la sénatrice de l'Essonne socialiste Claire-Lise CAMPION présidente de l'observatoire de l'accessibilité universel et de Ségolène NEUVILLE en faveur des agendas programmée (Ad'AP). « C'est bien l'objectif des agendas scellé et précis avec l'objectif des 80 % des EPR accessible d'ici trois ans » précisera telle. Concluant son intervention sur l'importance de la Formation.

Un sentiment loin d'être partagé par les associations et restent très prudente, sur l'ordonnance du 26 septembre 2014 relative aux EPR, des transports publics, des bâtiments d'habitation et de la voirie pour les personnes handicapées. Des associations dont un collectif de six associations(1) de personnes handicapées avait donné le ton, exprimant son mécontentement en saisissant le Conseil d'Etat le 8 décembre dernier. Ces dernières jugeant les nouveaux délais (3 à 9 ans de plus) accordés par le gouvernement, comme "inacceptables" !

Des associations, dont le représentant de l'UNAFAM, Michel GERARD participant a cette table ronde estiment en effet que « l'allongement des délais ont provoqué une multiplication possibilités de dérogation et de contournement au principe de l'accessibilité universelle sont beaucoup trop nombreuses » et voient dans l'ordonnance un « très grand pas en arrière par rapport à l'échéance initiale de 2015 ». Un sentiment partagé pour le président de l'APF interrogé a la fin des tables rondes, pour qui cette « colère ce traduira au niveau électorale »(V.interview).

Pour, Patrick TOULMET, en fauteuil, avait, lui un air fataliste a la sortie de l'Elysée « La vérité, c'est que c'est une bagarre de tous les instants », ajoutait cet élu, conseiller régional centriste d'Île-de-France. « Il m'a fallu attendre deux ans et demi pour que l'entrée principale du conseil régional, à Paris, me soit rendue accessible. Deux ans et demi pendant lesquels je suis allé exercer mes fonctions en entrant par le local à poubelles... »

L'accessibilité numérique aura également été aborder dans la seconde partie. Mme CAMPION qui reviendra sur l'importance et dans absence d'accessibilités qu'ils s'agissent de l'électroménager, du commerce en ligne ou des sites web. Une transformation dont elle affirme en avoir les moyens a la différence du bâti « l'accessibilité numérique et beaucoup plus facile a réalisé elle relève beaucoup du bon sens et de l'usage et ne nécessite pas de révolution mais une adaptation ». Revenant sur le secteur public et privé elle reconnaitra de nombreux retard en raison de l'absence de norme pour ce dernier et notamment en création des incitations.

Un sujet dans lequel le chef de l'Etat a précisé dans son intervention l'importance de promouvoir l'accessibilité numérique, soulignant que les élections présidentielle de 2017 les équipements de "propagande électorale" devrait être "accessible pour tout citoyen quel que soit son handicap", actuellement seul les cabinets étant accessible était prévus.

« Emploi : Véritable Gachi humain et manque d'exemplarité de l'Etat »

Deuxième table ronde, l'emploi, autre sujet brulant pour le chef de l'Etat et son gouvernement réduisant son intervention a quelque vague propositions se fixant comme objectif au "triplement" du nombre d'accords relatif au handicap dans les entreprises « d'ici àConférence Nationale Handicap Table ronde Emploi trois ans contre 10% actuellement » autre proposition du chef de l'Etat dans le cadre du projet de loi Macron celle de permettre au salarié indépendant travaillant en sous-traitance d'être décompté dans leurs contribution AGEFIPH.

Une table ronde qui aura effleuré le dossier essentiel de la formation et ou les associations ont exprimé leurs inquiétudes notamment sur la dégradation des chômeurs. Un constat dressé par le président de l'APF, Alain ROCHON, parlant d'« un véritable gachi économique social et humain pour les 420 000 chômeurs de longue durée c'est à dire proche de la désinsertion » revenant également sur les principaux reproche utilisé par les entreprises celle du manque de qualification « il faut que la formation tout au long de la vie soit adapté aux spécificité du handicap, sachant que 80 % d'entre elle le deviennent après la naissance » conclut-il.

Arnaud de BROCA, Secrétaire nationale de la FNATH, insistant sur le parcours des personnes ordinaires dans l'emploi ou celles licencié pour accident ou maladies professionnelles. De s'interroger (v.interview) sur « l'exemplarité de l'Etat » dénoncent aussi l'attitude de certains ministères « comme l'Education nationale qui se dispense de sa cotisation au FIPHFP » les ponctions opérées sur « les réserves des fonds de l'AGEFIPH ou du FIPHPH qui reste dangereuse a court ou moyen terme ». Avant de conclure sur l'absence exemplarité de l'Etat sur « l'absence d'un décret sur l'accessibilité des lieux de travail attendu depuis dix ans » attendu dans les prochaines semaine ou encore sur les entreprises adapté ainsi que son inquiétude sur la reforme de la médecine du travail par exemple.

Un dossier ou il convient de rappeler que aucun gouvernement successif de droite comme de gauche depuis plus de dix ans n'auront réussi a faire baisser ce taux chômage qui aura progressé en 2013 de 9.7 % pour atteindre aujourd'hui un taux de 23 % sachant comme le reconnaissant le chef de l'Etat lui-même que « beaucoup ne sont pas inscrit sur liste d'emploi souvent par découragement ».

« Accès au soins et Accompagnement médico-social »

Présidé par la ministre de la santé, Marisol TOURAINE, cette table ronde(3) aura réuni les sujets de celle de l'accès aux soins, sur laquelle la volonté d'améliorer les choses est manifeste et ou un certains nombre de progrès en matière dentaire pour les déficients mentaux ont vu le jour ou encore en matière gynécologiques. La ministre qui a annoncé que les agences régionales de santé (ARS) vont intégrer prochainement, dans les contrats passés avec les 500 maisons de santé pluridisciplinaires, des objectifs sur l'accueil des personnes handicapées. De même, les ARS vont inciter au déploiement de consultations spécialisées dans les hôpitaux, en faisant appel aux crédits du fonds d'intervention régional (FIR). Les associations estiment tout de même à travers la voix de Bernadette DEVICTOR, Présidente de la confédération nationale de santé, que beaucoup reste à faire, par exemple en matière de prévention de pathologies non liées au handicap.

Conférence Nationale Handicap Table Ronde Medico-Sociale et SoinEn matière d'établissements et services, le sujet reste encore difficile à gérer pour ce gouvernement et les précédentes. Un dossier dans lequel le Chef de l'Etat sera revenu longuement et le manque de prise en charge adaptée pour des milliers d'enfants et adultes handicapés, le président de la République ayant assuré que « l'objectif est qu'aucune famille, aucune personne ne se retrouve sans solution » ou « ne soit entravée dans son projet de vie ». S'engageant à « au moins garder le rythme » des créations de places dans les établissements spécialisés (+4.000 par an). Un nombre bien en deçà de la demande.

Une table ronde ou la présidente Christel PRADO, de l'Unapei aura elle insisté sur un dossier toujours sans réponse cite aussi les « 30.500 personnes handicapées mentales vieillissantes sans solution, certaines se voyant proposer « une place en Ehpad à 60 ans, avec des personnes de 90 ans en fin de vie", ou encore conclut-elle les « presque 6.500 jeunes maintenus au-delà de leurs 20 ans dans des établissements pour enfant ».

En juin, le conseiller d'Etat Denis PIVETEAU a remis un gouvernement un rapport intitulé "zéro sans solution", sur les moyens d'éviter les ruptures de prise en charge, l'Unapei qui à déploré ne soit toujours pas en œuvre. Un engagement qu'a tenu François HOLLANDE dans son discours.

« Jeunesse/scolarisation : Des enfants qui sont la France demain »

Si ont ne peut pas parler d'une net amélioration, des efforts ont été réalisé dont le passage de 120.000 à 240.000 enfants accueillis en milieu ordinaire entre 2006 et aujourd'hui. Reste qu'ils seraient aujourd'hui plus de 13000 a resté hors du système scolaire une situation qui n'est pas admissible. Reste le point noir de l'accès aux études supérieur alors même que comme la FNATH ou l'APF et toutes les associations en générale, alors que le principal reproche des employeurs restent celui du manque de qualification. Des étudiants ne représentent que 2%. Il faut poursuivre efforts et aller plus loin, vers des établissements encore plus inclusifs, capables de se saisir pleinement des outils modernes et de trouver de nouvelles réponses pour tous : visuel, auditif, physique et mental

Evoquant la scolarisation des enfants handicapés, le chef de l'Etat a annoncé qu'"à la rentrée 2015, au moins une unité supplémentaire d'enseignement en milieu ordinaire sera ouverte dans chaque département", leur nombre étant "ainsi porté de 200 à 300". Un effort sera fait aussi, a-t-il dit, en faveur de l'accès des jeunes handicapés aux études supérieures: « d'ici trois ans, la totalité des universités devra avoir adopté un schéma directeur handicap ». Une obligation loin d'être acquise, dans l'enseignement supérieur, puisque seules 10% des universités ont adopté à ce jour un schéma directeur du handicap. François HOLLANDE qui a également préconisé un accès des jeunes handicapés au service civique "facilité et étendu jusqu'à 30 ans", au lieu de 25 ans.

La présidente Christel PRADO qui a la sortie de l'Elysée confie sa satisfaction sur le « fait que chaque projet d'école devra à l'avenir comporter un volet sur l'accueil et l'accompagnement des élèves à besoins éducatifs particuliers », tout en ajoutant que le « flou politique demeurait persistant pour l'ensemble de la politique du handicap, la déception est absolument énorme. Nous n'avons eu aucune annonce d'envergure ».

« Des inégalités toujours aussi criante »

Des conclusions que Philippe CHAZAL, « juge sympathique » mais de précisé « presque inutile car il n'y a pas eu d'annonce de fond restant sur les grands sujets sans avoir d'impulsion nouvelle (...) car au-dela des annonces les associations n'ont pas elleConférence Nationale Handicap Philippe CHAZAL étaient écoutées, l'Etat qui me semble toujours aussi aveugle en matière d'accessibilité » , résumé très bien la situation de celle d'un Etat et des gouvernements successif depuis le vote de la loi du 11 février celle de l'appliqué dans la pratique. François HOLLANDE en clôturant la 3e édition de la Conférence nationale du handicap, «Cette ambition-là, je veux qu'elle soit portée par la conférence chaque année et pas simplement tous les trois ans», a-t-il enchaîné, précisant qu'il s'agirait «à la fois (de) juger des actions qui ont été menées et (de) porter de nouvelles initiatives».

La question des ressources face à l'AAH à 800 euros, inlassablement en dessous du seuil de pauvreté. aura été elles gentiment laissé de coté par le chef avec pour seul réponse des suppositions « il faut », « on doit », « on devrait », le chef de l'Etat empruntant même à Jean Cocteau une jolie formule : « Passer d'un regard qui dévisage à un regard qui envisage ».

Une promesse supplémentaire qui ne sera pas facile a respecté ! Pour des inégalités toujours aussi criante dans tous les domaines pour lequel le premier Ministre vient aujourd'hui dans son plan d'action de sa politique gouvernemental vouloir réduire sans une fois de plus ne pas d'indication sur les moyens qu'il souhaite donner pour cela...Une politique qui devra donc attendre...

Stéphane LAGOUTIERE

 

(1) Collectif regroupant les associations 
(2) Participants table ronde Accessibilité : Mme Ségolène NEUVILLE, Axelle LEMAIRE, Claire-Lise CAMPION, Michel GIRARD vice président de l'UNAFAM, Cédric LORANT, Président de l'UNISDA, Jean-Louis GARCIA président de la Fédération de l'APAJH.
(3) Participants table ronde emploi : Mme Ségolène NEUVILLE, Emmanuelle WARGON directrice générale de l'emploi et de la formation professionnelle, Isabelle EYNAUD-CHEVALIER, Directrice générale adjointe d'Altédia, Alain ROCHON, président de l'APF et Arnaud de BROCA, Secrétaire Général de la FNATH.
(4) Participants table ronde Prévention, accompagnement médico-social et accès aux soins : Mme Ségolène NEUVILLE, Marisol TOURAINE, Bernadette DEVICTOR, Présidente de la confédération nationale de santé, Christel PRADO, Présidente de l'UNAPEI, Aliette GAMBRELLE, Présidente de la CLAPEAHA.
(5) Participants table ronde La jeunesse : Mme Ségolène NEUVILLE, Najat VALLAUD-BELKACEM, Serge Claire-Lise CAMPION, Michel GIRARD vice président de l'UNAFAM, Cédric LORANT, Président de l'UNISDA, Jean-Louis GARCIA président de la Fédération de l'APAJH.
(5) Participants table ronde « Inclusion une société innovante et bienveillante » : François HOLLANDE, Mme Ségolène NEUVILLE, Oriane LOPEZ, athlète paralympique et étudiante en médecine, Techerno BALDE, fondateur de Handy2day, Anne PICQ, directrice des publics au musée du Quai Branly.

 

 

 

 

 

Catégorie : SOCIÉTÉ & FAITS-DIVERS
Publication : 11 December 2014

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