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Le président François HOLLANDE relance le débat sur l’euthanasie lors d’une visite à Rueil-Malmaison

Le Président de la République François Hollande lors de son intervention au terme de sa visite, a la Maison médicale de notre dame du Lac ou il fera sans prononcer le mot parfaitement allusion a la nécessiter d’étudier le dossier de l’euthanasie © Présidence de la République / Laurent BLEVENNECPrésent dans le débat de la présidentielle notamment lors des discussions sur le 5e risque, l'euthanasie avait été soutenue par l'association AMD qui avait montré les candidats sur un lit d'hôpital. Le chef de l'État comme il l'avait indiqué lors de la campagne a confirmé lors d'une visite en visite dans une maison médicale de Rueil-Malmaison du 17 juillet son intention de présenter une réforme sur la « fin de vie » sans jamais parler d'euthanasie.

Une visite effectuée en compagnie de la ministre des Affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine. La Gauche, et le gouvernement, mais aussi François HOLLANDE qui devra néanmoins faire face à équation difficile. Répondre à une demande de la société, tout en, ne s'attirant pas les foudres des croyants toutes religions confondues.

Une proposition pour lequel le chef de l'État confirme sa position ou celle-ci est abordée dans le N° 21 de ces « soixante engagements pour la France ». Une position soutenue par Marisol Touraine qui lors de la campagne avait précisé lors d'une interview à Libération constaté le «laisser mourir » de la loi dite LEONETTI de 2005, ajoutant qu'il s'agit aujourd'hui de « permettre d'aider à mourir ». Et d'ajouter « La frontière est certes ténue, et les modalités seront à discuter avec tous les acteurs. Il s'agit de fixer un cadre très strict de recueillement du consentement de la personne. Il s'agit d'encourager les directives anticipées, comme la désignation des personnes de confiance ; de garantir, aussi, le dialogue entre le médecin, les soignants, le malade et sa famille. Au final, le médecin ne doit pas être seul, il faut un collège de soignants, et respecter, bien sûr, l'objection de conscience pour le médecin. Et dans ce cadre strict, permettre une aide active à mourir ».

Le Président qui a annoncé lors de cette visite avoir confié une mission sur la fin de vie au professeur Didier Sicard. Une annonce qui risque fort de relancer le débat sur l'euthanasie et l'acharnement thérapeutique. «Poser cette question, c'est ouvrir une perspective qui elle-même entraîne un débat», a affirmé François HOLLANDE, demandant qu'il soit «noble et digne» à souligner le chef de l'État.

Un homme connu pour son peut être « bien que oui, peut-être bien que non ». Une position présente déjà dans une interview qui révèle en fait une position plus modérée, plutôt intermédiaire entre les "pros" et "anti" euthanasie: « "Qu'observons-nous ? Il y a d'un côté la plupart des scientifiques, de l'autre ceux qui placent au premier plan la religion. Ces deux camps sont propriétaires, dépositaires d'un territoire sur lequel ils sont arc-boutés. Pour ma part, je pense qu'il vaut mieux poser la question de savoir ce que nous voulons pour nous-mêmes comme société humaine nous permettant de nous respecter », répond Didier Sicard.

Catholiques et conservateurs parle d'assistance au suicide

Le président François HOLLANDE en visite à Rueil-Malmaison en discussion avec le personnel avec sur sa droite de la Ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol TOURAINE le 17 juillet 2012 © Présidence de la République / Laurent BLEVENNECTant l'Église catholique rappelant les commandements de la Bible, « Tu ne tueras point ». Une position inchangée depuis 1991 qui indiquait alors que "L'homme n'a pas à provoquer délibérément la mort de son semblable; cela dépasse son pouvoir", et rappelé, en 2007 lors de la conférence des évêques de France. Droite conservatrice et une grande partie de l'UMP restent majoritairement opposées à une telle solution. Lors du dépôt d'une proposition de loi relative à la fin de vie en 2011, 286 députés du groupe UMP avaient alors voté contre.

Jean-Luc Romero : respectons la volonté des personnes

S'il avait reconnu être satisfait des engagements de Marisol TOURAINE lors de la campagne, et nota "la première des conditions, c'est la volonté de la personne, et là on évite que d'autres le décident". Le Président de l'association pour le droit de mourir dans la dignité a qualifié mardi de "mauvais signal" le choix par le président François Hollande du Pr Didier Sicard pour mener une mission sur la fin de vie. "La fin de vie est une question citoyenne intime et pas une question médicale", explique Jean-Luc Romero dans un communiqué. Il relève que le Pr SICARD, ancien président du Comité consultatif national d'éthique, était "proche de la théologie morale catholique". Pour M. ROMERO, en conséquence, cette mission "ne sera sans doute qu'une énième mission relative à la fin de vie qui esquivera le véritable enjeu: celui du respect absolu des volontés individuelles".

Ouverture d'un débat public

Tel est la solution proposée par le député, Jean LEONETTI à l'origine de la loi de 2005 et qui porte son nom. Est-il vraiment le mieux placé pour cela, alors qu'il se trouve dans l'opposition et qu'alors qu'il se trouvait dans la majorité ce dernier n'a fait que ralentir, voire empêcher l'étude sérieuse de cette liberté que nous devons pouvoir accorder à ceux qui le souhaitent. Jean LEONETTI qui « propose que le sujet soit abordé de manière plus large: la fin de vie ne se limite pas aux problèmes de l'euthanasie, elle ne peut pas être abordée que par les politiques et les experts ». « La fin de vie interpelle notre société sur la fragilité, la vulnérabilité, la dépendance, le respect de la dignité de la personne humaine et le sens même de la vie, et doit donc être abordée dans la diversité de ces sujets", souligne l'ancien ministre. "Dans une démocratie moderne et apaisée, et au moment où les soins palliatifs ont prouvé leur efficacité et où la loi de 2005 commence à rentrer dans les mœurs et représente un modèle pour d'autres démocraties, ce type de débat permettra à l'ensemble de la population de mieux connaître la loi actuelle et de s'approprier ce sujet complexe et douloureux", conclut-il.

Stéphane LAGOUTIÉRE

Catégorie : SOCIÉTÉ & FAITS-DIVERS
Publication : 18 July 2012

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