Huit associations et professionnels interpellent les politiques en raison du manque de personnel
En France, une personne sur cinq joue le rôle d’aidant, mais seulement la moitié se reconnaît comme telle. Ces aidants apportent leur soutien à des proches tels que des enfants, des frères, des sœurs, des parents ou des conjoints confrontés à la maladie, à la perte d'autonomie ou au handicap. A cette occasion huit associations dont l’AFM, l’APF, l’UNA ou encore l’ADMR ont interpellé le gouvernement et le président de l’association des Départements de France sur « la crise du secteur de l’aide humaine au domicile face à une pénurie dramatique de personnel ».
Plusieurs millions de personnes dépendante…
En France, des milliers de personnes en situation de handicap dépendent d’une aide à domicile pour accomplir les soins et les gestes du quotidien. Mais les témoignages des personnes utilisatrices de ces services, ou elles-mêmes particuliers employeurs, sont accablants et viennent de la France entière. Des associations qui dénoncent la situation, dans lequel des personnes handicapées « se retrouvent fréquemment des heures entières, voire des journées et nuits entières, sans aucune assistance, bien souvent dans des situations indignes et, pour les plus lourdement dépendantes, en risque vital ».
Un manque de personnelle…
En dépit de leurs efforts, de trop nombreux acteurs du domicile se trouvent, faute de moyens humains et financiers, dans l’impossibilité de répondre aux besoins même les plus élémentaires. Plus de la moitié des plans d’aides ne peuvent être complètement honorés faute de personnels disponibles ou de compétences nécessaires !
Un appel au secours…
Des associations dénoncent de nombreuses promesses ou engagement qui aujourd’hui ne sont pas respecté, et ceux malgré de nombreuses et répétées alertes et interpellations. Des pouvoirs publics « ne cessent de se renvoyer la responsabilité de cette situation sans prendre les décisions qui s’imposent » déclare les associations dans un communiqué.
Face a cette situation que les associations soutenues par les acteurs de l’aide à domicile, ont décidé d’alerter une nouvelle fois de la « situation générale catastrophique » dans un courrier adressé au Premier Ministre, au Ministre en charge de la solidarité et de l’autonomie et au Président de l’Assemblée des Départements de France. Les huit signataires exigent que l’État et les Départements coopèrent réellement pour trouver des solutions. Une lettre dans lequel ils demandent « l’organisation très rapide d’un Grenelle de l’aide à domicile ayant pour objectif une nécessaire réforme de fond de l’attractivité de ces métiers et une impérative augmentation globale des financements publics doit être une priorité ».
Mais, sans attendre il est « Urgent » d’agir de façon ciblée pour les personnes en situation de handicap faisant face à des situations de dépendance complexe ou d’abandon dont la sécurité et l’humanité sont gravement mises en danger. « Des solutions existent et des mesures budgétaires efficaces sont possibles et peuvent être rapidement prises et mises en en œuvre. Ne pas agir immédiatement serait une acceptation d’une non-assistance à personnes en danger ! » rappellent les associations et les acteurs de l’aide à domicile à la veille de la Journée Nationale des aidants du 6 octobre.
Une campagne de communication…
De son côté le Ministre de la solidarité et le Service public de l’autonomie à annoncer, dans le cadre de la deuxième stratégie nationale pluriannuelle « Agir pour les aidants 2023-2027 », le lancement d’une campagne nationale du 22 septembre au 20 octobre 2024. Une initiative qui selon le ministre vise à rendre les aidants plus visibles et à leur offrir les ressources et le soutien dont ils ont besoin. Une campagne de sensibilisation au quotidien des aidants élaborée en collaboration avec des associations d’aidants et des organismes de Sécurité sociale. Peut-on croire vraiment qu’une campagne de communication permettra de résoudre les difficultés auquel sont confronté les personnes en situation de handicap ? Il y a peu de chance ! Comme le prouve le 7ème plaidoyer lancé par le collectif je t’aide (V.article). Pour preuve le communiqué commun, qui se se demande : Faut-il une vague de "morts à domicile" pour que l’État et les Conseils départementaux réagissent ? Sa réponse et sans appel "Visiblement oui".
Rédacteur : Stéphane LAGOUTIERE
Sources : AFM / APF / UNA / ADMR / Ministère de la Solidarité
Publication : 04/10/2024