Skip to main content

Les entreprises françaises n’acceptent que très peu le handicap psychique et préfèrent le handicap physique

Handicap psychique les entreprises preferent le handicap physiqueDénoncée il y a quelques semaines par le défendeur des droits et l’Unapei pour les déficients mentaux dans un communiqué intitulé « », celle des salariés schizophrènes ou grands dépressifs ne serait pas meilleure selon l’association l’Unafam. Faut-il croire que le dispositif d’aide voté dans le cadre de la loi travail qui entrera en vigueur le 1er janvier 2017, va véritablement apporter un changement ? Pas certains, même si pour les représentants de l’association mise beaucoup sur son application. Une situation pour lequel lutte aussi l’association Cluhouse France, qui ne compte depuis sa création en 2011, que un seul centre et 70 en Europe pour ce modèle qui vu le jour en 1948.

Un accès à l’emploi encore souvent considéré comme inatteignable...
Alors que l’ancien premier ministre Manuel VALLS n’a pas hésité le 2 décembre 2016 de faire avec la ministre du Travail X, de faire de nouvelles promesses avec notamment celle de favoriser l’accès et le maintien dans l’emploi, le développement de l’habitat inclusif et l’amélioration de la compensation du handicap. L’Unafam qui se félicite surtout de la reconnaissance comme grande cause nationale en 2017.

Un emploi du handicap mental et psychique qui reste encore 11 ans après la loi de 2005, une réelle difficulté, ainsi les personnes souffrant de maladie psychique ne serait qu’une sur cinq a travaillé sur les 13 % concerné l’obligation d’emploi selon une évaluation la DARES publiée en octobre 2013. Or le travail est un droit, il favorise l’inclusion sociale et améliore l’estime de soi, un droit reconnu aussi dans la convention internationale des personnes handicapées ratifié par la France.

Reste que celle-ci touche aussi le handicap en général puisque selon un sondage publié par Qapa en novembre 2016 A compétences professionnelles égales, les personnes handicapées n'auront malheureusement pas les mêmes chances. 61% des entreprises ou des DRH choisissent en effet une personne sans handicap. Une méconnaissance qui touche aussi les partenaires de l’insertion professionnelle et malgré des conférences organisées par l’AGEFIPH ou le FIHPH.

Ils ne seraient ainsi que 8 % à être accueillies par Cap emploi et 6 % a faire l’objet d'un placement dans l'emploi. Des entreprises ou selon une étude de la DARES de septembre 2016 préfèrent intégrer en emploi direct des personnes vivant avec d’autres types de handicaps ou d'opter pour la sous-traitance, telle que celles des entreprises adaptées ou des Esat.

Ces derniers pourtant historiquement réservés aux personnes en situation de handicap mental avec un délai d’attente qui peut être de plusieurs années pour y entrer. A contrario certaines entreprises non soumises a l’obligation font apparaître des meilleurs résultats puisqu’ils seraient ainsi 120 000 a travaillé. Un taux de chômage qui atteint 23 % avec des chiffres sûrement en dessous de la réalité pour les personnes souffrant de handicap psychique, puisque certains ne déclarent pas leur situation. Une situation qui se retrouve aussi pour d’autres travailleurs qui après plusieurs années de recherche ont renoncé a ce déclaré comme demandeurs d’emploi.

Une nouvelle voie pour l’inclusion avec les clubhouses ...
Comme chaque jour ils sont ainsi quelques dizaines comme celui du dans le XIXe arrondissement de Paris dans ces nouveaux locaux depuis l’été 2014, a s’occuper de la gestion et du fonctionnement du Club, des taches ménagères ou la préparation des repas ainsi que la prise en charge du standard téléphonique ou de la comptabilité et dirigé par Jean-Philippe CAVROY.

Une valeur du travail mise en avant de ces modèles basés sur le potentiel de productivité de ces personnes et sur la conviction que le travail est un besoin et une force d’inclusion pour tout être humain. Un lieu ouvert en journée et géré par des personnes vivant avec un trouble psychique, «fragilisé» mais «désireux de sortir de leur isolement et ceux dans un environnement convivial offre la possibilité de ne pas laisser sur le côté des personnes qui souffrent à proximité de chacun d’entre nous » insiste la Déléguée générale de l’association, Céline AIMETTI. Et d’ajouter : « Ici, on ne parle pas de maladie. On apprend plutôt à vivre avec, en ayant une vie active, et si possible un emploi ».

Un projet auquel je crois Jean-Philippe CAVROY « profondément, car il y a une très forte demande de passerelles entre l’hôpital et l’entreprise ». Ajoutant que « Le Clubhouse Paris est un lieu de vie collective et d’entraide entre pairs, c’est une clé d’avancement dans leur démarche d’emportement qui démontre sa vertu, son efficacité et sa pertinence tous les jours ».

Une relation de confiance parfois difficile à établir...
Ainsi que le Clubjouse, le premier installé a-t-il cet objectif proche du dispositif «emploi accompagné», en faveur de l’inclusion des travailleurs handicapés, inscrit dans la loi travail et dont le décret doit être publié dans les prochains jours, mais si certains employeurs jouent le jeu, d’autres peinent à ouvrir leurs portes. Les troubles psychiques n’ont pas toujours bonne presse.

D’où l’épineuse question que se posent les membres : faut-il parler ou non de sa situation ? Une situation souvent due à méconnaissance au sein des entreprises des troubles psychiques et les idées reçues associées au sein des entreprises.

Un projet original qui pourrait néanmoins contribuer à l’avenir à la lutte contre la stigmatisation et l’isolement des personnes en situation d’handicap psychique et devrait faciliter leur réinsertion sociale et professionnelle. Le Clubhouse affiche en effet un taux de réinsertion professionnelle de ses membres de l’ordre de 30 %, qu’il s’agisse de CDD ou de CDI, de stage ou de formation. Un parcours qui prend du temps, entre deux et trois ans, mais qui permet, en majorité, de s’insérer dans le milieu professionnel ordinaire, c’est-à-dire non protégé. Un objectif partagé avec le nouveau dispositif de l’emploi accompagné, dans lequel le Clubhouse espère bien se faire une place.

Compte tenu du caractère inédit de ce projet en France et bien que le Clubhouse soit un projet non médicalisé, plusieurs psychiatres ont accepté de suivre l’évolution du premier Clubhouse français afin d’évaluer sa pertinence et d’apporter une crédibilité nécessaire aux différents intervenants des domaines publics et privés.
Un guide des bonnes pratiques...

Forte de sa présence dans toute la France, l'Unafam en sollicitant les adhérents et les bénévoles de toutes les délégations Unafam afin de recenser des « bonnes pratiques » concernant l’insertion et le maintien dans l’emploi. Un guide paru en juin 2016 et qui recense au travers de 20 fiches sur des pratiques précises, avec une ancienneté suffisante pour en apprécier l’efficacité.

À côté de ces exemples du milieu protégé, « le succès des expériences étrangères a montré que l’on pouvait viser le milieu ordinaire de travail pour les personnes stabilisées qui ont recouvré des capacités, leur autorisant une vie sociale presque normale, de nouvelles expériences, notamment dans le domaine de l’emploi accompagné sont actuellement étudié, et dont les résultats devront être analysés ultérieurement » précise la Présidente de l’Unafam, Béatrice BORREL

Dans un recueil paru en juin 2016, les structures (18 établissements médico-sociaux et 2 entreprises) dont les dispositifs d’accompagnement des personnes en situation de handicap psychique vers l’insertion professionnelle, doivent être valorisés et promus afin qu’ils essaiment (celui Job coaching ou encore de l’ESAT de transitions...

Stéphane LAGOUTIERE

Sources : Association Cluhouse France / Unafam

Catégorie : EMPLOI, FORMATION, FORUM
Publication : 20/12/2016

Articles en relation