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Odile MAURIN présidente de l’association Handi-Social adresse une lettre ouverte au Préfet de région Occitanie

La présidente de l'association Handi-social 31 lors de la dernière manifestation des gilets a Toulouse le 20 avril 2019 7f93bEncore présente lors de la 23e manifestation et mobilisation des gilets jaunes à Toulouse, la présidente de l'association Handi Social 31 Odile MAURIN qui devra comparaitre le 16 mai prochain devant le tribunal correctionnel pour agression envers les forces de l’ordre vient d’adresser une lettre ouverte au Préfet de la région d’Occitanie Étienne GUYOT. Odile MAURIN ayant été victime a deux reprises de violences policières ayant provoqué selon cette dernière « Fracture de la cheville, arrachement osseux, entorse au pouce et multiples bleus ». Une lettre ouverte ou la présidente dénonce au préfet les violences inadmissibles faites aux personnes handicapées qui faut-il le rappeler sont considéré par le code pénal comme personnes vulnérables. Odile MAURIN qui attend désormais la réponse à cette lettre…

Le préfet invité à prendre ces responsabilité…

Je viens par la présente vous prier de bien vouloir donner ou rappeler les instructions nécessaires afin que les forces de l’ordre qui interviennent sur la région toulousaine retrouvent très rapidement leur rôle de protection de la population. Et que puisse s’exercer notre liberté fondamentale de manifester sans nouvelles mises en danger. Parce que, selon mes infos, la force publique et son intervention dépendent aujourd’hui du commandement fonctionnel des préfets avec un commandement opérationnel de ceux-ci.

Autrement dit c’est l’État derrière les préfets qui est le maître d’œuvre de la sécurité, et ce malgré la décentralisation et l’intervention du maire. Cette force donnée au Préfet peut avoir des résultats contradictoires puisqu’il peut toujours décider de ne pas faire intervenir la force publique s’il juge qu’un désordre plus important que le trouble originel qu’il devrait supprimer interviendrait pendant ou après son exécution.

Je ne doute pas que vous soyez informé des inquiétudes exprimées par Mme Bachelet, La cheffe des droits de l’homme de l’ONU, quant aux violences policières qui se sont développées en France à l’occasion du mouvement des gilets jaunes. Ainsi que de sa demande que des enquêtes approfondies soient menées sur toutes les accusations de recours excessif à la force. Et de la dénonciation par des experts de l'ONU des restrictions graves aux droits des manifestants « gilets jaunes ».

Vous n’êtes pas non plus sans savoir que de très nombreuses personnes vulnérables, des personnes en situation de handicap et des personnes âgées, totalement pacifiques comme la grande majorité des manifestants, participent Des membres de l'association Handi-sociale 31 dans les rues de Toulouse le 20 avril à la manifestation des gilets jaunes d69e8régulièrement aux manifestations appelées par les gilets jaunes sur la région toulousaine. Sachant par ailleurs que la majorité des situations de handicap sont invisibles, et qu’il n’est pas non plus utile que les forces de l’ordre participent à l’augmentation des situations de handicap dans ce pays, il semble donc nécessaire d’avoir une attitude préventive

En dehors des violences (gazage, arrosage, hématomes, entorses, …) que j’ai pu personnellement (ainsi que d’autres en situation de handicap ou non) subir de manière répétée ces dernières semaines, et pour lesquelles une plainte est en cours de dépôt ainsi que des remontées à l’ONU, je tiens à attirer votre attention sur les conséquences gravissimes que peuvent avoir des ordres inappropriés et/ou des libertés prises par les forces de l’ordre dans l’exercice de leurs missions.

C’est pourquoi j’ai tenu à vous apporter quelques précisions sur les précautions à prendre vis-à vis de ces populations et les dangers potentiels et désordres causés par une absence ou une mauvaise prise en compte des personnes en situation de handicap visible et invisible lors des manifestations, autorisées, interdites ou non, et d’éventuelles actions coup de poing menées par ces personnes, dans le cadre du mouvement des gilets jaunes, et/ou dans le cadre des actions menées par notre association face au recul des droits des personnes en situation de handicap.

Je souhaiterai par ailleurs que les services du procureur et de police / gendarmerie cessent les manœuvres d’intimidations que nous subissons (GAV, auditions, amendes) afin de me détourner ainsi que mes camarades de la défense de nos droits. Sur notre intérêt à agir, je vous joins aussi copie du rapport sorti il y a un mois de la rapporteure spéciale de l’ONU concernant l’application de la convention internationale des droits des personnes handicapées. En résumé, elle parle de « Ségrégation, violation des droits humains, privation de liberté ».

Je tiens à préciser que notre association souhaite maintenir les excellentes relations qu’elle avait avec le précédent préfet de région et ses services, et nous souhaiterions donc éviter de devoir mettre en cause la responsabilité personnelle du nouveau préfet que vous êtes.

Ne doutant pas que vous aurez à cœur de ne pas interférer dans les questions éminemment politiques, au sens noble du terme, qui opposent le mouvement des gilets jaunes, des associations réellement représentatives des personnes en situation de handicap, et l’actuel gouvernement et le Président de la République, et que vous veillerez à ce que les forces de l’ordre retrouvent leur rôle premier de protection de la population, et ne soit pas une arme instrumentalisée par le gouvernement au service d’une politique contestable et contestée.

Convoqué pour outrage envers l’autorité publique…

Accusée d’avoir « entravé volontairement l’arrivée des secours », en se positionnant devant le camion à eau qui devait « stopper un incendie ». « Il y avait une poubelle qui cramait, se souvient la Gilet jaune. Mais ça ne mettait personne en danger ». Entre temps, Odile MAURIN a reçu une convocation au commissariat pour « complicité d’outrages en réunion sur personne dépositaire de l’autorité publique », pour avoir insulté une commissaire. Pour avoir publié la photo de cette fonctionnaire sur sa page personnelle et celle d’Handi-Social, la Gilet jaune est aussi accusée de « provocation publique à la commission d’un crime ou d’un délit par voie électronique » et « complicité de menaces de mort sur personne dépositaire de l’autorité publique ».

« J’ai publié la photo de la commissaire pour connaître son nom. Je voulais que tout le monde sache qui elle était et qu’elle était capable d’user de violences sur une foule pacifique », explique-t-elle. Sauf que certaines personnes sur son mur se lâchent, écrivant des menaces de mort et des injures sexistes, que la présidente « ne cautionne pas », mais qui lui valent ces lignes supplémentaires sur la convocation judiciaire.

Son procès aura lieu le 16 mai. De son côté, elle a déposé plainte contre X pour les violences survenues le 30 mars. Elle conclut en regrettant que « En France, il n’y a que dans la répression que les handicapés et les valides sont égaux. »

La Rédaction

 

Catégorie : SOCIÉTÉ & FAITS-DIVERS
Publication : 23/04/2019
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