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Lancent d’une alerte auprès de la Défenseure des droits face à des appels aux secours de personne handicapée

Laurence TIENNOT-HERMENT, Présidente de l’AFM-Téléthon, et Pascale RIBES, Présidente d’APF France handicap devant de le défenseur des droits pour déposer une alerte c86dfDeux associations, l’AFM et l’APF France Handicap, ont lancé aujourd’hui une alerte auprès de la Défenseure des droits pour mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance généralisée à personnes en danger, face a une situation dans lequel sont confronté des personnes en situation de handicap. Des associations qui s’interroge si une vague de "morts à domicile" pour que l’État, et les Conseils départementaux réagissent ? Face à la multiplication des témoignages et appels au secours de personnes en situation de handicap, dont la santé et la sécurité sont menacées faute d’aides à domicile. Face a cette situation les deux présidentes Laurence TIENNOT-HERMENT, et Pascale RIBES, ont décidé de lancer une alerte auprès de la Défenseure des Droits.

Stop a la maltraitance…
Alors que la ministre des Solidarités et des Familles Aurore Bergé, vient de recevoir un rapport des États généraux des maltraitances le 2 octobre 2023. Celle-ci affirmant dans son disours être « non seulement une obligation légale mais aussi un devoir moral » (v. article). Une maltraitance qui demeure un véritable probleme et dont le gouvernement annonce un plan qui sera présenté officiellement à la mi-novembre. L’appel au secours lancé conjointement par les deux présidentes des associations de l’AFM-Téléthon et de l’APF France Handicap semble la preuve que beaucoup de promesse mais peu d’engagement concret sur le terrain. Faut-il une vague de "morts à domicile" pour que l’État, et les Conseils départementaux réagissent ? Face à la multiplication des témoignages et appels au secours de personnes en situation de handicap, dont la santé et la sécurité sont menacées faute d’aides à domicile. Comme l’ont expliquer Laurence TIENNOT-HERMENT, et Pascale RIBES. Celle-ci ayant décidé de lancer une alerte auprès de la Défenseure des Droits pour mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance généralisée à personnes en danger.

Les conséquences sont catastrophiques. En plus de mettre leur vie en danger, cette pénurie d’aides à domicile prive les personnes en situation de handicap du droit fondamental de vivre dignement et de pouvoir choisir leur mode de vie, principe reconnu par la Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations unies et la loi de 2005 sur la citoyenneté des personnes handicapées et dont le non-respect a récemment été dénoncé par le Conseil de l’Europe.

Des causes connues…
Les causes de cette crise d'une ampleur sans précédent sont bien connues : sous-financement public des besoins en aide humaine, insuffisances des tarifications des prestations notamment PCH, insuffisances des évaluations et des suivis des plans d’aides par les MDPH, faiblesse de la rémunération des salariés, déni de la charge mentale et physique, non reconnaissance financière de la technicité nécessaire pour intervenir auprès de personnes en situation complexe), manque de valorisation sociale de ces métiers, retard culturel de la France sur la place des personnes en situation de handicap et sur le rôle de celles et ceux qui les accompagnent.

Pour la présidente de l’AFM-Téléton Laurence TIENNOT-HERMENT, « chaque geste de la vie quotidienne, les personnes en situation de grande dépendance, souvent trachéotomisées, ont besoin d’aide 24h/24 pour vivre en toute sécurité à leur domicile. Mais depuis des mois, le secteur de l’aide à domicile est en crise. Les aidants familiaux qui pallient, autant que faire se peut, le manque de professionnels disponibles et formés, s’épuisent. Les familles glissent silencieusement, et dans l’indifférence totale, vers une situation catastrophique. Et nos alertes et propositions auprès des décideurs restent vaines ».

Un sentiment partager par Pascale RIBES, Présidente de l’APF France Handicap pour qui met en avant la situation face a laquelle son association et confronté depuis de nombreuses semaines « de véritables appels de détresse : personnes laissées seules chez elle pour absence d’aides humaines, aidants à bout de souffle ayant dû abandonner leur vie professionnelle pour pallier au manque de personnel. Il est inconcevable aujourd’hui d’être face à de telles situations ! Il est urgent de trouver des solutions pérennes, il est impératif de prendre en considérations les besoins des personnes concernées. Nous n’acceptons pas que leurs vies soient mises en danger. Il est temps que les pouvoirs publics prennent pleinement leurs responsabilités ».

Les deux présidentes demande aujourd’hui immédiatement aux pouvoirs publics « doivent mettre en oeuvre sans délai des mesures d’urgence centrées sur les personnes à haut risque vital, puis lancer un véritable "plan Marshall de l'aide à domicile". Au-delà de ce plan d'urgence, il est en effet indispensable de construire une réforme structurelle du secteur accompagné de mesures financières ambitieuses à la hauteur des enjeux de la crise qui s’aggrave de jour en jour.

De nombreux témoignages…et appels au secours !
Des hommes, des femmes, des parents, des aidants, aujourd’hui totalement a bout de souffle qui n’en peuvent plus. Des citoyens qui ont le sentiment comme le prouvent ces nombreux témoignages, dont nous vous livrons quelques uns les plus révélateurs, de la situation dans lequel ils sont totalement abandonnées à la fois par un État incapable de répondre aux besoins des personnes en situation de handicap. Pourtant, qui n’a pas oublier cette promesse du président de la république, qui le soir même de son élection en 2017, avait promis je cite de « faire du handicap la priorité de son quinquennat ». Une promesse qui sera empresser d’oublier en supprimant une partie de la réforme sur l’accessibilité en supprimant l’obligation des ascenseurs obligatoire pour les immeubles de moins de trois étages.

« J’ai dû passer la nuit dans mon fauteuil roulant (...) Je suis à bout (…) Je ne sais pas combien de temps encore je vais tenir. (…) Ma nièce de 15 ans doit assurer mes aspirations endotrachéales et m’emmène aux toilettes. (…) Ma mère n’a plus de vie sociale. (…) Mes beaux-parents âgés de 80 ans doivent s’occuper de moi. (…) Je me sens en danger (…) J’ai l’impression d’être un plongeur en apnée qui ne ressort la tête de l’eau que quelques fois ».

Ou encore comme l’indique une femme de 48 ans en situation de handicap depuis sa naissance, résidant dans l’Orne. « Je vis seule depuis 17 ans avec des aides à domicile pour m’aider dans tout mon quotidien, J’ai des auxiliaires matin, midi, après-midi, soir et pour le coucher, Le problème, c’est qu’on me change régulièrement mes auxiliaires, on m’enlève des interventions car pas assez de personnel, ce qui me met en difficulté – ayant des problèmes d’élocution – quand on m’enlève des personnes qui me connaissent bien pour les remplacer par des auxiliaires qui ne me connaissent pas ou peu. Ces changements me fatiguent car je dois sans cesse répéter les choses. L’association où je suis a du mal à recruter et parfois embauche des personnes non qualifiées, ce qui entraîne des problèmes. Au niveau de l’organisation du bureau, il y a des soucis aussi, il est arrivé que personne ne vienne chez moi, pour me lever le matin, car ils avaient oublié de faire le remplacement. Me mettre régulièrement de nouvelles auxiliaires me fait perdre un peu de dignité. Cela devient compliqué pour moi et je suis souvent désespérée, Pour les années à venir, cela fait peur pour le maintien à domicile, si l’État ne fait rien pour améliorer ce métier ».

Mais aussi comme l’indique cette épouse âgée de 34 ans résidant le Maine-et-Loire qui aura n’a eu de cesse en deux ans de faire face a nombreuses absences auxiliaires de vie. « Beaucoup de changements, beaucoup de départs. Entre janvier 2023 et fin juin 2023, douze auxiliaires de vie se sont succédé. Comme l’organisation des aides humaines n’est pas stable, mon mari ne peut pas s’engager dans des activités sur l’année, ni pour lui ou ni pour nos filles. Il n’a pu faire aucune sortie scolaire l’année dernière. C’est pesant pour lui. Il est fatigué physiquement et moralement. Je l’entends dire de plus en plus souvent « je ne sais pas combien de temps encore je vais pouvoir tenir ». Il y a un an, il a dû être hospitalisé pendant 24h parce qu’il avait des vertiges à cause de la fatigue. Ces vertiges reviennent aujourd’hui. A priori ils sont dus à la fatigue et au stress. Je suis inquiète pour l’avenir ».

Des violences dont on parle peu
Selon une enquête du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc) publiée en novembre 2022, 70 % des Français se disent inquiets des risques de maltraitance envers les personnes vulnérables, pour eux-mêmes ou leurs proches. Toujours selon ce sondage, 65 % des personnes interrogées trouvent que l'on ne parle pas suffisamment des violences envers les personnes âgées et handicapées.

Stéphane LAGOUTIERE

Sources : AFM-Téléthon / APF France Handicap / Défenseur des droits

Catégorie : SOCIÉTÉ & FAITS-DIVERS
Publication : 03/10/2023
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