HANDI POP s’interroge sur la situation de l’autisme en 2015, mais qu’ont-ils fait exactement ?
Aujourd'hui a l'occasion de la journée mondiale de sensibilisation de l'autisme, Frédéric BOUSCARLE Président fondateur de HANDI POP et ancien secrétaire national de l'UMP en charge du handicap jusqu'au 15 janvier dernier, et revenu sur la politique menée depuis trois ans par l'actuel gouvernement, critiquant l'immobilisme de celui-ci et surtout le manque de moyen. Un deuxième plan pour lequel celui-ci oublie de préciser les critiques dont ce dernier avait fait l'objet, un jugement reconnu par d'anciens ministres de droite eux-mêmes.
Des personnes dont le nombre serait selon Autisme France, évalue à 440 000 le nombre de personnes autistes en France, mais pourrait atteindre 650 000. On estime à environ 6000 à 8000 naissances d'autistes par an, dans l'hexagone. Ils seraient environ 100 000 actuellement. Pour un coût que le Conseil économique social et environnemental (CESE) estimant que les pouvoirs publics leur consacrent 1,4 Mds€ par an (Rapport du Sénat 2012).
Frédéric BOUSCARLE qui dira regretter la forme d'isolement au-delà de ces journées l'isolement des associations de personnes autistes et de leurs familles « jouent un rôle important dans la dénonciation des carences des politiques publiques ». Son mouvement HANDI POP dont ils rappellent son attachement a l'UMP, souhaite « agir comme pour stimuler les réflexions et la recherche de solutions innovantes pour que tout le monde puisse aspirer à une vie de famille et une vie digne pour les handicapés tout au long de leur existence ».
N'hésitant pas à revenir sur des situations qui perdurent depuis plusieurs années voire deux décennies, comme celles des familles toujours exposées a de trop nombreux obstacles liés aux « dépistages précoces, aux inégalités territoriales, aux ruptures dans le parcours scolaire, aux difficultés d'accompagnement en milieu ordinaire, à l'insuffisance de la formation des enseignants au handicap et à l'intégration sociale ».
Le président qui n'hésite pas non plus a souligné des difficultés réelles des familles estimant « que trop de familles se trouvent dans des situations de détresse affective, relationnelle et financière. Trop de parents sacrifient leur vie professionnelle pour s'occuper eux-mêmes de leurs enfants. Trop de familles préfèrent encore envoyer leurs enfants à l'étranger, notamment en Belgique ».
« Des propositions concrètes »...
Concernant l'autisme en tant que handicap, « nous souhaitons faire des propositions concrètes ». Demandant à la fois le doublement du nombre de centres de ressources autisme (CRA) soit 44 en France d'ici 2016, ainsi que la constitution d'une base de données statistique sérieuse et exploitable dans le sens de l'amélioration des conditions de vie des autistes. « Les familles attendent de l'État des signes forts dans ce domaine, notamment à travers la création de centres de diagnostics supplémentaires. Des familles ont attendu 289 jours pour obtenir un diagnostic en Ile-de-France », précise-t-il
Une scolarité dont la situation ne cesse de se dégrader « Trop d'enfants ne sont pas scolarisés, ce qui leur interdit d'envisager tout avenir professionnel. Cette situation nous paraît totalement décalée dans un contexte de hausse continuelle du chômage, d'endettement de l'État, de déficit des comptes sociaux ... ».
En France, selon l'éducation nationale, 90 000 enfants autistes ou présentant des TED sont scolarisés. Dont 25 % environ en milieux ordinaires, dont 33 % sont accompagnés par un assistant de vie scolaire individuel (AVS-i). Le chiffre s'élève à 59 % pour les autistes. Enfin, 33 % des enfants autistes scolarisés fréquentent les Clis ou les Ulis. Des chiffres que conteste l'association Vaincre l'autisme pour lequel, 80 % des enfants atteints d'autisme en France ne sont pas scolarisés. Ils seraient ainsi 13 000 a 20 000 enfants de moins de vingt ans ne suivent aucune scolarité, dont bon nombre sont des enfants autistes ou polyhandicapés.
Afin de permettre cette scolarité inclusive, le président propose à nouveau et proposé à Martin Hirsch en 2010 et qui n'aura pas été suivi, l'extension du service civique aux missions d'accompagnement des enfants handicapés à l'école, et son extension aux jeunes retraités (retraités de l'éducation nationale, du monde hospitalier ...) pour contribuer au développement du professionnalisme et du nombre des AVS. Des accompagnements de vie scolaires qui contrairement au dire Frédéric BOUSCARLE avaient selon les associations très peu progressé en nombre et surtout leurs précarités avaient un problème récurrent lors du quinquennat de Nicolas SARKOZY qui n'avait pas trouvé de solution.
Les familles concernées par le handicap doivent selon le président, « pouvoir bénéficier d'appuis concrets dans les domaines financiers et psychologiques. Elles doivent pouvoir assumer le handicap sans remettre en question l'équilibre familial et les ressources du ménage ». Pour cela, HANDI POP' souhaite que le statut, la structure et le maillage des MDPH soient totalement réformés. Ainsi que la mise en place des dispositifs légaux permettent aux familles d'assurer l'hébergement, le soin et l'accompagnement des enfants handicapés tout au long de leur vie, afin selon lui « que les familles puissent disposer d'aides financières à l'acquisition de logements adaptés et pouvoir constituer des plans d'épargnes adaptés ».
Enfin, HANDI POP' réclame une meilleure coordination entre les ministères de la Santé, de la Recherche, des Finances et de l'Éducation nationale pour la mise en oeuvre du 3e plan Autisme dans les délais les plus brefs. Une coordination qui existe déjà selon le gouvernement de Manuel VALLS avait la création d'une délégation interministérielle à Matignon.
Handicap : « il convient de préparer l'alternance »
Pour Frédéric Bouscarle, Président d'HANDIPOP', le handicap est le fil d'Ariane qui peut donner du sens à notre pays en mal d'identité et de repères. Il souhaite pour cela lancer les assises du handicap en vue de l'alternance de 2017, sur l'ensemble des régions. « Ce sera l'occasion de faire un point sur les conditions d'application de la loi du 11 février 2005 ». Un bilan dressé en 2015 et que les associations ont jugé sévèrement, sur de nombreux points accessibilité, scolarité, hausse du chômage. Des points qui avaient déjà fait l'objet de discussion lors de la 2e conférence nationale sous Nicolas SARKOZY et pour lequel les promesses n'avaient pas été tenues !
Stéphane LAGOUTIÉRE
Publication : 02/04/2015