Accessibilité numérique : bonne ou mauvaise nouvelle ?
Dans cet article, j’aimerais aborder un sujet qui est encore aujourd’hui largement ignoré et trop souvent entouré d’idées préconçues : l’accessibilité du web. Bien que reconnue comme un noble concept, l'accessibilité est bien souvent perçue comme une perte de temps et d’argent.
En cause, l’idée d’une mise en place complexe et contraignante qui ne servirait qu’à une minorité. La plupart des éditeurs de site web ne s’y intéressent alors que sous la contrainte, notamment lors de développements de sites d’administrations publiques.
En me penchant sur le sujet, il m’a paru au fur et à mesure évident, que cette pratique épineuse, recèle une véritable richesse autant humaine que stratégique.
Aujourd’hui, notre société s’approprie les outils numériques qui l’entourent, afin de l’adapter à ses besoins. Cependant, cette appropriation reste encore inaccessible à une grande partie de la population : plus d’un milliard de personnes dans le monde vivant avec un handicap, dont 20,8 millions en France. Des personnes qui attendent que le numérique fasse office de véritable tremplin dans leur vie.
L’erreur trop souvent commise est de penser que le handicap se restreint aux personnes en fauteuil roulant ou recourant au braille pour lire. L’accessibilité s’adresse pourtant à toutes personnes ayant des problèmes d’ordre : visuels (ex : daltonisme, malvoyance, cécité), auditifs (ex : surdité), cognitifs et sensoriels (ex : trouble de concentration, trouble de lecture) ou encore physiques (ex : difficulté de mouvement).
En fait, l’objectif de l’accessibilité est bien de : « Mettre le Web et ses services à la disposition de tous les individus, quel que soit leur matériel ou logiciel, leur infrastructure réseau, leur langue maternelle, leur culture, leur organisation géographique ou leurs aptitudes physiques ou mentales » Tim Berners-Lee, Directeur du W3C.
Des référentiels nationaux exigeant pour une accessibilité améliorée
Cette citation connue est de Tim Berners-Lee, directeur du World Wide Web Consortium (W3C, considéré comme “l’autorité des standards du Web”) qui a créé en 1997 la WAI (Web Accessibility Initiative). La WAI a émis 61 recommandations permettant de rendre le web accessible, notamment aux « technologies d’assistance » utilisées par les personnes handicapées.
Malheureusement, un récent état des lieux a démontré que seulement 5 % des sites sont accessibles. Les éditeurs sont-ils rebutés par l’investissement supplémentaire qu’ils doivent investir afin que leurs sites soient considérés comme accessibles face aux critères établis par les référentiels nationaux ?
Les référentiels nationaux ont été créés sur la base des 61 recommandations de la WAI. Ils listent les tests à réaliser sur les pages web et les critères de succès pour valider leur accessibilité. Ils sont utilisés pour auditer un site, mesurer son niveau d’accessibilité, corriger un site non accessible ou pour déployer les bonnes pratiques dès le début d’un projet.
En France, deux référentiels sont utilisés
Le premier et le référentiel Accessiweb, créé par l’association Braillenet, proposant une labellisation sur trois niveaux (bronze, argent et or).
Le second étant, le RGAA (Référentiel Général d’Accessibilité pour les Administrations) qui fonctionne lui aussi sur trois niveaux (simple A, double A et triple A).
La France, comme l’Europe, recommande le niveau « argent » ou double A pour la labellisation des sites. Cependant entre chaque niveau, la différence d’investissement est considérable : si avoir un site de niveau A est réalisable facilement pour de nombreux sites, il en est tout autre pour des sites de niveau AAA.
Pour pouvoir atteindre un niveau d’accessibilité élevé, certaines spécifications contraignent l’éditeur à concevoir son site en amont. Parmi les plus contraignantes, on peut compter notamment sur la présence d’une page d’aide accessible sur toutes les pages et donnant à l’utilisateur des informations pratiques liées à sa navigation sur le site : compatibilité des navigateurs, fonctionnalités, moyens de navigations, informations sur les médias disponibles et sur l’accessibilité en général.
Pour l'intégration d’une vidéo sur un site web, par exemple : un site de niveau A devra avoir un lecteur vidéo accessible, des sous-titres et un transcript. Tandis qu’un site de niveau AA devra renchérir avec une audiodescription et une transcription en langue des signes, pour un niveau AAA.
Ces contraintes ne sont-elles pas que des bonnes pratiques ?
Face à ces contraintes, nombreux éditeurs de site ont tendance à oublier les bénéfices considérables qu’ils peuvent tirer, en se pliant aux règles d’accessibilité. En se penchant sur ces nombreuses spécifications, on peut ainsi se rendre compte qu’elles contribuent aussi (et en toute logique) à faciliter la navigation des internautes, leur compréhension et la lisibilité du contenu. Ces spécifications sont ainsi autant de bonnes pratiques d’accessibilité que d’ergonomie. À terme, cela favorisera la satisfaction de vos utilisateurs lors de leur navigation.
Parmi elles, on trouve notamment par exemple : la préconisation d’un contraste de luminosité suffisant (4.5:1 pour un site AA et 7:1 pour un site AAA), afin que la plupart des personnes puissent bien distinguer les différents contenus du site et ainsi faciliter leur lecture.
Des préconisations liées aux contenus textuels pour faciliter l’utilisation de tous les lecteurs d’écrans : il faut notamment éviter les accents sur les lettres capitales, éviter de justifier les textes ainsi que la création de texte sous forme d’image.
Mais aussi, par exemple, des spécifications sur les animations visuelles et sonores se lançant automatiquement au démarrage et qui ne doivent pas excéder 3 secondes afin de ne pas perturber l’écoute d’un lecteur d’écran ou tout simplement d’irriter les internautes.
N’oublions pas qu’un utilisateur satisfait est un utilisateur qui sera susceptible de revenir et qui permettra ainsi d’éviter un taux de rebonds trop spectaculaire.
De plus, Google favorise aujourd’hui, l’indexation des sites accessibles, ce qui améliore donc nettement le référencement (SEO). C’est une des raisons principales pour lesquelles, il est impératif que chaque page d’un site soit pensée afin de faciliter la navigation des robots d’indexation.
Non contente d’améliorer notre ergonomie, en y regardant de plus près, on peut se rendre compte que ces spécifications sont aussi étroitement liées avec l’optimisation de du référencement naturel. Par exemple, si l’ajout d’un h1 sur chaque page est une spécificité d'accessibilité, le référencement naturel lui commence par l’ajout récurrent de mots clés par page, notamment dans les balises <title> et <h1>, <h2>, >h3>, <h4>. On notera également l’ajout d’un sitemap et d’un fil d’Ariane par exemple.
Ainsi, profiter du protocole d’accessibilité est un bon moyen d’augmenter la rentabilité du processus : rendre votre site le plus accessible possible améliorera ainsi votre ergonomie, et par là même votre référencement, ce qui influencera fortement votre audience.
Un marché potentiel à ne surtout pas négliger
En termes d’audience et de trafic, les enjeux de l’accessibilité sont largement sous-estimés… Quel est l’intérêt, en effet, de refuser délibérément l’accessibilité de votre site à 1 milliard de personnes dans le monde dont 20,8 millions en France ?
Il est dommage que les acteurs du web, semblent avoir omis l’évolution de notre société et de son économie dans les années à venir. En effet, des études montrent que les séniors représentent le segment de consommateurs qui croît le plus en nombre avec une prévision de 2 milliards de séniors pour 2050. Ils deviendront même le premier groupe de consommateurs avec un pouvoir d’achat doublé d’ici 2020.
Et plus important encore, ce sont les seniors de plus de 80 ans, qui seront en tête de ce segment avec 4 % de croissance par an. Étonnement, ce sont aussi des consommateurs importants d’internet et 20 % d’entre eux l’utilise pour acheter en ligne (un chiffre qui ne va aller qu’en augmentant) avec l’avantage de pouvoir se faire livrer à domicile.
On sait que cette cible connaît aussi de grosse perte de faculté auditive, visuelle (80 % d’entre eux portent des lunettes) et rencontre fréquemment des difficultés en terme de mobilité. Avec 5 % seulement des sites accessibles, les acteurs semblent négliger véritablement cette frange de consommateurs.
Alors, l’accessibilité, un investissement bien pensé ?
Comme nous l’avons vu, rendre un site accessible demande des efforts certains et une bonne dose de sérieux lors de sa réalisation, à la fois en matière d’ergonomie et de développement. Cependant, outre les enjeux humains, l'accessibilité n’est rien d’autre qu’un prétexte pour respecter les bonnes pratiques du web. Ces bonnes pratiques permettront d’une part d’obtenir un site intuitif et bien référencé.
Et d’autre part, d’adresser un nouveau segment de consommateur qui est en voie de devenir le segment le plus attractif en Europe. Que demander de plus ?
Ecrit par Célia LIGNON
Graphiste & UX designer
Des chercheurs internationaux se retrouvent autour de l'évaluation des déficiences intellectuelles
Les déficiences intellectuelles d’origine génétique dont la trisomie 21 et les autres maladies chromosomiques1 nécessitent des outils diagnostics particuliers pour des évaluations adaptées. Des experts de renommée internationale dans le domaine de l’évaluation se réunissent les 18 et 19 septembre aux Journées cliniques internationales Jérôme Lejeune (JCIJL) pour présenter leurs travaux de recherche autour de l’évaluation dans le domaine de la déficience intellectuelle.
La définition de critères particuliers pour une évaluation personnalisée est aujourd’hui indispensable dans le cadre des déficiences intellectuelles, et notamment, pour une meilleure prise en charge de la douleur et la délivrance de soins adaptés, pour répondre aux besoins de chacun des patients atteignent de déficience intellectuelle2, pour des soins adaptés aux pathologies co-associées à la déficience intellectuelle comme la maladie d’Alzheimer qui touche de plus en plus les patients vieillissants et beaucoup plus tôt que la population générale. Mais aussi pour une recherche internationale coordonnée.
Le Docteur Melissa A. Parisi, qui dirige la branche « Déficiences intellectuelles et développementales » du « National Institutes of Health » (NIH) aux États-Unis, est l’invité d’honneur de ces JCIJL. Elle est impliquée dans les activités de l’Institut National « Child Health and Human Development » (NICHD) liées aux maladies rares neuro-développementales, aux anomalies innées du métabolisme, au dépistage néonatal et à la trisomie 21. Son intervention portera sur les outils de mesures d'évaluation des déficiences intellectuelles mis en place par le NIH.
Un travail scientifique sous surveillance !
Des rencontres scientifiques placés sous l’autorité de la fondation Jérome LEJEUNE, d’inspiration chrétienne reconnue d’utilité publique, elle d’ailleurs l'une des principales associations du mouvement pro-vie en France militant contre l'IVG ou l'euthanasie.
La fondation Jérôme-Lejeune effectue des recherches scientifiques au moyen de l'institut qui porte le nom de la fondation, qui associe soins et recherche scientifique. Ces recherches visent la découverte de traitements réduisant les troubles occasionnés par la surexpression des gènes, afin augmenter la capacité cognitive des personnes trisomiques 21. L'institut ayant lancé un programme visant à découvrir des molécules qui pourraient être utilisées dans des médicaments, comme l'acide folinique et l'enzyme CBS8.
L'institut a financé le projet « Intrepid », une étude de type épidémiologique visant à mieux comprendre la trisomie 21. Le projet s'étale sur cinq ans, avec un budget de 200 000 €/an et doit porter sur 800 patients.
Stéphane LAGOUTIÉRE
1 Syndrome de Williams-Beuren, syndrome de Smith-Magenis, syndrome de Rett, syndrome de Prader Willi, la maladie du «Cri-du-Chat»…
2 Sommeil, troubles fonctionnels, troubles du comportement),
Carmat a bien implanté un 2e coeur artificiel et prépare la suite
Six mois après la mort d'un patient porteur du premier coeur artificiel Carmat, le groupe français a confirmé aujourd’hui l'implantation d'une deuxième bio-prothèse, qui a bien été effectuée au CHU de Nantes le 5 aout dernier, sur un patient atteint d'insuffisance cardiaque terminale et ne pouvant bénéficier d'un greffon cardiaque issu de donneur", selon le ministère de la Santé.
Le groupe à expliquer avoir accompli la moitié de la première phase d'essais de son coeur artificiel, qui doit inclure en tout quatre patients, confirmant de fait l'implantation d'un second cœur a dit la société dans un communiqué. Une opération qui était menée par l'équipe du professeur Daniel Duveau, déjà présent lors de l'intervention réalisée à Paris.
Carmat a confirmé que deux nouveaux patients seraient sélectionnés pour de futurs essais, à la suite d'un avis favorable de deux comités de suivi, réunis jeudi et vendredi prochain.
Ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol TOURAINE a-t-elle exprimé sa satisfaction devant ce nouvel exploit exprimant tous ses vœux au patient et adressant dans son communiqué ses félicitations à l'équipe de médecins qui a réalisé l'intervention et salue cette nouvelle implantation de la prothèse cardiaque CARMAT,
Affirmant qu’« une innovation qui permet de maintenir l’espoir de nombreux patients souffrant d’insuffisance cardiaque terminale. Cette intervention confirme que la transplantation cardiaque entre dans une nouvelle ère, grâce à l’engagement et au talent des chercheurs et à l’esprit d’entrepreneur des médecins français ».
Rappelons que le premier coeur Carmat, destiné aux patients ne pouvant bénéficier d'une greffe, avait été implanté le 18 décembre à Paris, à l'hôpital Georges-Pompidou. Deux mois et demi plus tard, le malade, âgé de 76 ans et victime d'une insuffisance cardiaque terminale, était décédé et un "court-circuit" avait alors été évoqué.
« Nous tenons à remercier très chaleureusement les équipes cliniques de nos centres investigateurs, pour leur engagement à nos côtés, et en particulier aujourd'hui, les équipes expérimentées du CHU de Nantes", à déclaré Marcello CONVITI, directeur général de Carmat, dans le communiqué du groupe. Ce dernier confirmant qu’il ne communiquerait pas sur les résultats des opérations avant la fin de l'essai en cours.
Après la série actuelle d'essais, qui doit tester la sécurité du coeur artificiel, une deuxième tranche d'expérimentations portera sur une vingtaine de patients et se concentrera sur le confort et la qualité de vie.
Selon ses concepteurs, le coeur artificiel Carmat doit définitivement remplacer le coeur défaillant et ne pas seulement faire patienter un malade en attente de greffe. Cette prothèse présente la particularité d'être recouverte à l'intérieur de "biomatériaux" tirés de tissus animaux, afin d'éviter d'avoir à donner au malade des anticoagulants pour empêcher la formation de caillots.
Une autorisation des implantations
Carmat avait annoncé le 16 juillet avoir été autorisé à reprendre l'essai de la prothèse et Libération a rapporté jeudi qu'une opération avait été menée à Nantes pendant l'été. "Les critères de succès comportent entre autres la survie 30 jours après l'implantation et la récupération fonctionnelle des organes vitaux", rappelle le fabricant.
Une fuite volontaire ?
Après avoir gagné plus de 3% peu après l'ouverture de la Bourse de Paris, le titre de Carmat était stable à 89,69 €, vendredi dernier. Le groupe, cofondé en 2008 par le chirurgien Alain Carpentier, Matra Défense (Airbus Group) et le fonds Truffle Capital, s'était dit en mesure de "financer ses activités jusqu'en 2015" lors de la présentation de ses résultats 2013, qui faisaient état d'une perte nette de 14,6 M€.
La Rédaction
Schizophrénie : la génétique au cœur des causes déterminante de cette maladie
Une vaste étude dont les conclusions sont publiées ce mardi 22 juillet a permis d'identifier plus d'une centaine de variations génétiques associées au risque de développer une schizophrénie, apportant de nouvelles pistes décisives pour la compréhension des causes de cette maladie connue et reconnue depuis longtemps par la médecine, la schizophrénie n'en reste pas moins mystérieuse. Une étude qui devrait peut-être à terme permettre de mieux la traiter.
Une psychopathologie complexe
Une maladie mentale qui créer des difficultés, pour qui en est atteint, à différencier le réel de l'imaginaire. Cela donne lieu à des crises d'hallucinations ou de délires, des discours sans aucun sens et un sentiment de persécution lié à des voix imaginaires incessantes. Enfin, les personnes atteintes présentent souvent de grandes difficultés à gérer leurs émotions.
Selon l'INSERM, la maladie toucherait environ 0,7 % de la population mondiale et environ 600 000 personnes en France. Elle se développe le plus souvent à l'adolescence ou chez le jeune adulte. Jusqu'à présent, on avait établi que la maladie était liée à plusieurs facteurs : la génétique, mais aussi l'environnement social et psychologique dans lequel on évolue et les facteurs neurologiques.
On savait déjà que la schizophrénie, cette maladie, qui entraîne des comportements étranges et parfois délirants, pouvait être récurrente dans certaines familles, mais on savait aussi qu'elle n'était pas simplement une maladie qui se passait de parent à enfant, comme un héritage génétique.
Pourquoi ? Parce que les cas de schizophrénie ne diminuent pas à travers les âges alors que, statistiquement, les personnes atteintes de schizophrénie ont en moyenne moins d'enfants que le reste de la population. Très logiquement, si la maladie se transmettait de père en fils, elle devrait diminuer.
Cette nouvelle étude scientifique, publiée dans la revue, Scientique Nature (anglais) pourrait bien remettre en cause ce que l'on savait de cette pathologie. Une étude réalisée par un consortium international de généticiens, elle est la plus importante conduite jusque-là dans le domaine psychiatrique, et qui a porté sur plus de 150.000 individus, dont près de 37.000 patients.
Des transformations génétiques indépendantes
Une étude dite "d'association pangénomique" qui repose sur une vaste exploration du génome (l'ensemble du matériel génétique contenu dans les chromosomes, créé par une accumulation de gène) des cobayes, afin de localiser sur ces derniers des variations génétiques associées à la maladie. L'idée était précisément de constater s'il y en a, des mutations génétiques courantes qui prisent individuellement ont un effet mineur, mais dont l'accumulation peut jouer un rôle déterminant dans le développement de la pathologie.
Les chercheurs ont ainsi analysé plus de 80 000 prélèvements à partir desquels ils ont déterminé 128 variations génétiques indépendantes, présentes dans 108 régions du génome. Parmi elles, 83 pourraient contribuer à la prédisposition à la maladie. Globalement, ces variations concernent des gènes impliqués dans la transmission de l'information entre les neurones (c'est ce que l'on appelle la neurotransmission) ou dans le processus de développement de la mémoire ou de l'apprentissage.
L'étude a également permis de mettre au jour des associations entre les gènes liés à l'immunité et le risque de développer un cas de schizophrénie. Cela conforte l'hypothèse d'un lien entre un dysfonctionnement du système immunitaire et la maladie.
Autre constat: parmi les 48 patients schizophrènes, ceux qui présentaient le plus de mutations dans leur transmission de la neuréguline était les plus sujets à des hallucinations, mais ils étaient aussi ceux qui souffraient le moins de déficiences mentales.
Selon les chercheurs, les participants ne présentant aucune mutation dans la voie de transmission de la neuréguline présentaient probablement des mutations, mais dans une autre voie de transmission non examinée. Cela expliquerait pourquoi les groupes de patients réagissent différemment à la maladie.
Des résultats prometteurs
« Ces découvertes confirment que la génétique est une cause majeure de la maladie » expliquent à la revue Nature, Jonathan FLINT et Marcus MUNAFO, spécialistes dans le domaine.
Si des traitements sont disponibles, leur efficacité est relative et mériterait amplement d'être améliorée. Selon le Broad Institute, le centre de recherches biologiques et génomiques des universités d'Harvard et du MIT aux États-Unis, "les médicaments actuels traitent les symptômes de la psychose, mais ont peu de portées sur l'affaiblissement des capacités cognitives".
Une découverte comme celle de l'étude pourrait donc permettre de nouvelles réponses thérapeutiques pour les personnes atteintes de schizophrénie. Principal auteur de la recherche, Michael O'DONOVAN, de l'Université de Cardiff en Grande-Bretagne a souligné : « Ces nouveaux résultats pourraient stimuler le développement de nouveaux traitements pour la schizophrénie ».
« Ces résultats démontrent qu'il n'y a pas qu'une seule formule de la schizophrénie, mais qu'un ensemble de mutations dans une voie de transmission (comme la transmission de la neuréguline) peut en être la cause », à lui déclarer Dimitri AVRAMOPOULOS, professeur de psychiatrie et coauteur de l'étude.
Même si les chercheurs pensent qu'il faudra d'autres recherches pour comprendre avec clarté le fonctionnement de la maladie, ces résultats encourageants leur laissent déjà entrevoir des progrès dans la compréhension d'autres maladies génétiques, telles que les diabètes et les maladies du cœur.
La Rédaction
L’e-santé fait son université d’été à Castres du 2 au 4 juillet, plus 600 participants sont attendus
L'Université d'été de l'e-santé se tiendra à Castres du 2 au 4 juillet. Cet événement, co-organisé par le Centre E. santé et Castres-Mazamet Technopole, devrait attirer près de 600 participants. Le point sur un programme qui s'annonce très dense et riche en propositions.
Un événement qui se positionne comme l'un des plus importants de France dans son secteur. Un programme complet ainsi que votre inscription que vous pouvez faire sur le site de la manifestation.
L'Université d'été de l'E. santé, organisée par le Centre E. santé et Castres-Mazamet Technopole, devrait attirer entre 500 et 600 participants. « Les visiteurs seront issus de l'ensemble de la chaîne, précise Jean-Louis Fraysse, président de la plateforme Platinnes du Centre E. santé. Nous accueillerons des professionnels de santé, des industriels, mais aussi des représentants des patients, des pouvoirs publics et des établissements de santé. »
Un public venu faire le point sur l'actualité du secteur de l'E. santé, dont la problématique principale reste aujourd'hui le modèle économique. « C'est notre grand frein : les technologies sont là, mais en France, les solutions d'E. santé ne sont pas remboursées », regrette Jean-Louis FRAYSSE, qui souhaiterait « un coup de pouce » de la part des caisses d'assurance maladie et des mutuelles.
Le numérique au service de la santé ?
Le programme de l'Université d'été s'annonce dense. L'événement débutera par une conférence d'ouverture animée par Gilles Babinet, serial entrepreneur et ancien président du Conseil national du numérique, sur le thème : « Numérique : la fin du système de santé publique ». Quatre conférences plénières seront également organisées. « Nous évoquerons la confidentialité des données de santé, l'infirmier au cœur de la télémédecine, les usages des objets connectés, mais aussi les nouveaux modes de financement de la e-santé, à travers les exemples israélien et suédois », dévoile Yann Ferrari, chef de projet au sein du Centre e-santé.
Des rendez-vous B to B sont également prévus. Ainsi que seize ateliers, qui traiteront de problématiques techniques propres au secteur de l'E. santé. « Nous aurons aussi des démonstrations, avec notamment une télé-consultation en direct », promet Yann Ferrari. De même, des plateaux TV seront organisés, autour de thèmes d'actualité, comme celui de la télé-observance de l'apnée du sommeil. « Imposé par les pouvoirs publics en octobre 2013, le dispositif, qui avait été déployé auprès de 150.000 patients, a finalement été suspendu en février dernier par le Conseil d'État », rappelle Jean-Louis Fraysse. (...) «Aujourd'hui, des négociations sont en cours. Notre université d'été sera l'occasion de débattre de la façon de sortir de ce "trou" juridique et légal. »
Trophées de l'E. santé
Autre temps fort de l'événement, les Trophées de l'E. santé viendront récompenser des acteurs innovants du secteur. « Nous avons reçu 64 dossiers, provenant aussi bien de France que de Norvège, d'Espagne, du Canada et de Singapour, se réjouit Virginia Doan, directrice de Castres-Mazamet Technopole. Nous en avons sélectionné 22, dans cinq catégories. » Les noms des lauréats seront dévoilés le 3 juillet.
La Rédaction
L'oeil bionique pour aveugles une révolution qui pourrait changer leurs vies ?
L'œil « bionique » n'est plus un gadget de science-fiction: ce système futuriste d'implant électronique posé à la rétine a déjà permis à plusieurs dizaines d'aveugles de recouvrer en partie la vue. Une technologie déjà présenté par des scientifiques israéliens de l'Université Bar-Ilan en 2013.
Une technique qui concernerait en France entre 20 et 45 000 personnes. Des systèmes de « rétines artificielles » mis au point par trois sociétés concurrentes, aux États-Unis, en Allemagne et en France, équipent actuellement une centaine de personnes dans le monde.
Des scientifiques comme le Pr José Alain SAHEL a affirmer que l'oeil "bionique" « n'est plus un gadget de science-fiction : ce système futuriste d'implant électronique posé à même la rétine a déjà permis à plusieurs dizaines d'aveugles de recouvrer en partie la vue.
Grâce à ce procédé, des personnes devenues aveugles perçoivent à nouveau "des formes, des contrastes lumineux reconnaissent des objets de taille moyenne » et parviennent même à lire "des lettres et mots de grande taille", explique le Professeur José-Alain Sahel.
« Ce n'est pas une vision naturelle, mais une perception visuelle utile », précise cet expert renommé, qui dirige à Paris l'Institut de la vision, centre de recherche associé à l'hôpital ophtalmologique des Quinze-Vingts. Des Français affirment avoir changé leur vie « Une fois que j'ai ce système sur les yeux (...) cela devient vraiment indispensable si bien que je le porte du matin au soir et que j'épuise la batterie », explique cet homme, désigné par les initiales M. P, dans une vidéo diffusée par le fabricant. Il peut maintenant distinguer quand une porte est entrouverte.
Un appareil qui se présente sous la forme d'une paire de lunettes de soleil, équipée d'une caméra miniature, d'un boîtier électronique portatif pour retraiter les données visuelles captées par la caméra et d'un système de transmission jusqu'à l'implant oculaire.
Un prix encore importants 115.000 € pièce
L'implant « stimule » artificiellement, par impulsions électriques, la rétine déficiente de personnes aveugles par rétinopathie pigmentaire, maladie génétique et dégénérative qui touche 20.000 à 40.000 personnes en France.
Argus II, vendu 115.000 euros en Europe, équipe 86 personnes en Europe et aux États-Unis, explique Grégoire COSENDAÏ, vice-président Europe de Second Sight. Face à l'émergence récente de sociétés concurrentes, en France et Allemagne, ce responsable met en avant le « recul clinique » dont bénéficie l'entreprise américaine.
Autorisé depuis 2011 en Europe, ce système bénéficie en France depuis mars du label « forfait innovation » qui permet son remboursement par la Sécurité sociale.
« Ce système a ouvert la voie », explique le Pr Sahel. Mais ce spécialiste s'investit aujourd'hui dans un dispositif concurrent, baptisé Iris, qu'il a contribué à mettre au point avec son équipe à l'Institut de la Vision et la start-up Pixium Vision.
Cinq premiers patients ont reçu cet œil électronique made in France avec « des résultats très encourageants », selon le Pr Sahel. « Sa méthode de traitement de l'information avec des caméras qui miment le fonctionnement de la rétine (...) apporte une rapidité et une fiabilité de réponse remarquable », souligne-t-il.
Pixium Vision a fait son entrée en bourse, cette semaine à Paris, ce qui lui a permis de récolter 34,5 M€. « Nous n'avons pas un besoin urgent de financement, mais les perspectives encourageantes (...) nous conduisent à engager les investissements nécessaires », explique son PDG Bernard GILLY.
Autre fabricant, l'allemand Retina Implant entame tout juste la commercialisation en Europe de son propre système d'implants qui, lui, fonctionne sans caméra externe.
C'est l'implant électronique, logé sous la rétine, qui capte lui-même l'image et stimule l'œil. Les 40 aveugles bénéficiant de cet équipement, vendu 100.000 euros, voient « différentes nuances de gris », explique le PDG de la société, Walter-G Wrobel.
Son avantage ? « La puce électronique-caméra bouge avec l'œil, il n'y a pas de caméra externe et la sensation visuelle est stable et correspond à la vision réelle », assure-t-il.
Gènes et cellules souches
Les trois sociétés s'accordent à souligner l'aspect prometteur du marché. « Il y a entre 350.000 et 400.000 patients en Europe et aux États-Unis atteints de rétinopathies pigmentaires », souligne le PDG de Pixium.
Autres bénéficiaires potentiels de cette technologie, les nombreuses personnes souffrant de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), selon ce responsable. On en compte plus d'un million en France.
Mais la recherche médicale explore parallèlement deux autres voies radicalement différentes, explique le Dr Gérard Dupeyron, chef du service d'ophtalmologie au CHU de Nîmes.
Il s'agit de la thérapie génique qui consiste à modifier les gènes à l'origine de la maladie et de la thérapie cellulaire où des cellules souches sont injectées dans la rétine pour se substituer aux cellules déficientes.
Ces pistes pourraient s'avérer « complémentaires » des implants électroniques, souligne le Dr Dupeyron.
La chercheuse argentine Valeria Canto-Soler s'est spécialisée à l'Université Johns Hopkins de Baltimore (États-Unis) dans les recherches sur les cellules souches appliquées aux maladies de la rétine.
« La recherche (...) avance à un rythme incroyablement rapide. Ce que nous pensions impossible il y a quelques années est maintenant une réalité », commente-t-elle.
Une solution thérapeutique pour les maladies dégénératives de la rétine n'est pas encore pour demain, reconnaît-elle. « Mais nous sommes sur la bonne voie, c'est juste une question de temps », affirment scientifique et industrielles.
La Rédaction
Déclaration d'Helsinki, 50 ans de défense des droits des personnes humaines ans la recherche médicale
À l'occasion du cinquantenaire de la déclaration d'Helsinki, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, tient à saluer l'ambition humaniste portée depuis un demi-siècle par l'Association médicale mondiale (AMM). Une déclaration qui intervien a la veille d'un colloque internationale sur les valeurs et l'éthique de la recherche organisé par l'AMM le Conseil national de l'ordre des médecins et l'Espace régional de réflexion éthique d'Île-de-France.
Adopté lors de la 18ème assemblée générale de l'AMM en juin 1964, ce texte fondateur a permis d'encadrer par le droit et l'éthique la recherche médicale sur les êtres humains, tout en réaffirmant l'objectif de protection des personnes dans toute recherche médicale. Il a imposé à cette fin le principe du consentement éclairé et préalable, ainsi qu'une nécessaire approbation du protocole d'étude par un comité d'éthique indépendant.
Renseignement pratique : Un colloque qui aura lieu de 09h00 à 18h00 au ministère des Affaires sociales et de la Santé, salle Laroque (Paris 7ème).
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