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Syrie : le massacre se poursuit et cinq millions des civils en danger en contact avec des armes explosives

Infograpgie de Handicap International sur les armes en SyriesMoins de deux mois après le quatrième anniversaire du début du conflit en Syrie, dont 21 organisations dressé le constat d'échec face a une situation qui ne cesse de s'enliser (v.article). Handicap International, vient de publier un nouveau rapport, intitulé « Utilisation d'armes explosives en Syrie : un héritage mortel ». L'ONG qui dénonce l'usage massif de ces armes qui tuent, blessent et menacent les populations civiles de plus 5.1 millions, au quotidien, très utilisé dans les zones peuplées du pays, dont deux millions d'enfants sont aujourd'hui en danger constituant une menace immédiate et à long terme pour leurs vies.

« Aucune distinction entre les civils et les combattants »

Quatre ans de Guerre dont les acteurs, auront ont fait un usage massif de ces armes « Cela suggère que les belligérants n'ont aucune intention de faire la distinction entre les civils et les combattants, ce qui constitue une violation du droit humanitaire », note le rapport.

Une situation dont la coordinatrice régionale de Handicap International, Anne GARELLA, dénonce l'utilisation de ces armes par tous les participants et dont les conséquences sont dévastatrices sur la vie des personnes « En raison de leurs effets de souffle ou de fragmentation, les armes explosives tuent ou causent des blessures complexes. (...) associée à l'absence de prise en charge chirurgicale appropriée en Syrie »

Des blessures, dont le risque pour le patient de développer a terme des handicaps permanents. « Avec plus d'un million de blessés en Syrie, c'est toute une génération qui souffrira des séquelles de ces armes », précise telle.

Trois ans d'analyse « Un héritage mortel »...

Un rapport reposant sur l'analyse de 77 645 incidents recueillis entre décembre 2012 et mars 2015, et qui montre que les armes le plus fréquemment utilisées sont à l'origine de plus de quatre incidents signalés sur cinq dont les trois quarts ayant lieu dans des zones peuplées.

L'étude qui démontre que dans 83,73 %, ils sont dus à des armes explosives c'est à dire des mortiers, roquettes, obus d'artillerie, bombes larguées par des avions et engins explosifs artisanaux. Le reste est causé par des armes légères et de petits calibres.

Tandis que les personnes touchées par des mines antipersonnelles sont les plus souvent enregistrées dans la campagne syrienne, notamment dans les provinces de Hassaké, de Raqa et Deir Ezzor, dans l'est et le nord-est du pays. Le communiqué qui précise dans le seul gouvernorat de Damas, 5 353 incidents ont été rapportés, soit une moyenne de sept incidents par jour.

Au-delà de la menace immédiate liée aux armes explosives, le rapport met en évidence l'héritage meurtrier laissé par les restes explosifs de guerre. La question de "la dépollution des zones stabilisées doit être mise en place dès maintenant, en particulier dans les zones peuplées" une question que juge prioritaire l'ONG Handicap International.

Une situation qui selon l'organisation, empêche la population de fuir les combats ou de se rendre à l'hôpital le plus proche. Une présence qui empêche également l'accès aux moyens de subsistance, ou pour les agriculteurs et éleveurs de pouvoir travailler. Une situation dont « La Syrie souffrira pendant des années de l'héritage meurtrier des armes explosives », déclare Anne GARELLA. « Il faut immédiatement mettre en place des projets de prévention afin d'éviter de nouveaux accidents en sensibilisant les populations locales, déplacées et rapatriées », précise la coordinatrice régionale..

Handicap International appel les pays à réagir en urgence

L'ONG et prix Nobel de la Paix, « appelle également tous les États à condamner ces utilisations, à user de leur influence pour garantir que les parties au conflit les cessent, et à participer activement aux discussions qui se déroulent actuellement en faveur d'un engagement politique international sur l'arrêt de l'usage d'armes explosives dans les zones peuplées ».

Handicap International, qui depuis le début du conflit aura apporté son soutien à 360 000 personnes. L'organisation proposant des soins de rééducation physique, un accompagnement psychologique et des distributions de matériel humanitaire auprès des personnes blessées, handicapées et particulièrement vulnérables.

Parmi les autres actions mise en oeuvre celle de prévention en diffusant également des messages de sensibilisation et de sécurité auprès des populations locales afin de prévenir les accidents causés par des restes explosifs de guerre. En Syrie, plus de 71 500 personnes ont déjà bénéficié de ces actions.

Stéphane LAGOUTIERE

Sources : AFP / Handicap International

Catégorie : SYRIE
Publication : 12 May 2015

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