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Conférence de Vienne : La France fait un premier pas décisif pour la protection des civils dans les conflits armés

Cérémonie douverture de la conférence de vienne contre les armes explosives en zones peuplées 1er octobre 2019 5c05aLes 1er et 2 octobre, s’est tenue la Conférence de Vienne destinée à poser les bases d’une déclaration politique contre l’usage des armes explosives dans les zones peuplées. Au terme de 5 ans de combat, Handicap International salue la mobilisation et la présence de 133 Etats. Parmi eux, la France, très attendue, s’est dite pour la première fois « favorable à travailler à une déclaration politique » et à rejoindre les États mobilisés pour stopper ces pratiques. Les 6 prochains mois d’ici à la Conférence de Dublin seront décisifs pour aboutir à un texte. Aujourd’hui dans le monde, elles représentent toujours 90% des victimes de bombardements dans les zones urbaines.

La France mobilisés pour une meilleure protection des civils…

Au terme de 2 jours de discussions qui ont réuni 133 états, la France s’est dite « favorable » à travailler sur une déclaration politique internationale contre l’usage des armes explosives dans les zones peuplées. Handicap International salue ce changement de position de la France, qui ne s’était jusqu’ici pas positionnée en faveur d’une déclaration politique contre les bombardements en zones urbaines. « Ce premier pas est un tournant pour notre combat. Les 6 prochains mois vont maintenant être décisifs pour que le texte adopté permette de concrètement limiter le recours aux armes explosives dans les zones urbaines. Nous comptons sur le rôle moteur de la France dans ces futures négociations » explique Anne HERY, Directrice du plaidoyer de Handicap International.

Six mois pour permettre une protection des millions de civils dans le monde

Après 5 ans de combat, Handicap International salue cette mobilisation des États pour cette première conférence historique à Vienne. Parmi les 133 présents, 84 Etats, se sont dits favorables à une déclaration politique visant à mettre fin à l’usage des armes explosives en zones peuplées. Une conférence qui devrait prendre fin en Mars 2020 à Dublin qui sera destinée à adopter un texte qui se veut ambitieux. « Par le passé, le succès de nos combats contre les mines et les sous-munitions ont eu un impact majeur sur la vie de millions de civils. Aujourd’hui, l’engagement des États vers une déclaration politique contre les bombardements en zones urbaines est capital, mais cet engagement devra être ambitieux pour avoir un impact historique sur la vie des populations affectées » poursuit Anne HERY.

Maintenir la pression sur les États…

Après l’inauguration du monument des civils inconnu a Paris destinée a rendre hommage aux millions de victimes le 26 septembre. Mais aussi de la 25e edition de la pyramide des chaussures le 28 septembre dernier, pour lequel plusieurs dizaines de milliers de citoyens se sont déjà mobilisés pour interpeller le gouvernement français afin qu’il s’engage résolument dans le processus de Vienne. Plus que jamais cette conférence de Vienne a également rappelé aux décideurs politiques l’urgence d’agir. Une pression que l’ONG Handicap International ne compte pas relâcher. Celle-ci ayant annoncé le lancement dans les prochains jours d’une mobilisation des citoyens afin que chacun puisse interpeller son député.

Quatre objectifs pour lutter contre les bombardements des civils

Dans son combat, Handicap International attend de la communauté internationale qu’elle produise une déclaration forte en la matière. Pour ce faire, l’association pose quatre objectifs politiques clairs.

1er Objectifs : Nous voulons que les États reconnaissent les conséquences humanitaires des bombardements. En publiant des rapports et des témoignages, nous alertons et nous sensibilisons les États sur les conséquences des bombardements, sur les types de blessures qu’ils provoquent, sur les déplacements forcés, les traumatismes physiques psychologiques des victimes... Nous cherchons à susciter chez les États une prise de conscience sur l’ampleur et la gravité des conséquences engendrées par cette pratique. Nous voulons les amener à prendre position et à s’engager contre ce fléau.

2e Objectifs : Nous voulons que les États condamnent publiquement les bombardements en zones peuplées. Quand un bombardement tue et blesse des civils, les États doivent réagir, condamner l’incident, faire pression sur les belligérants pour qu’ils respectent le droit international et protègent les civils. La pression de la communauté internationale peut produire des effets en condamnant les pays responsables de bombardements tuant des civils. Il est de la responsabilité de tous les États de défendre les règles internationales (Traité d’Ottawa, Convention d’Oslo qui interdisent respectivement les mines antipersonnel et les armes à sous-munitions, Conventions de Genève), de les appliquer et les faire appliquer.

3e Objectifs : Nous voulons que les États agissent pour mettre fin précisément à l’utilisation des armes explosives à large rayon en zones peuplées. Les États doivent s’engager publiquement à mettre fin à l’utilisation des armes explosives à large rayon d’impact en zones peuplées. Ils doivent également soutenir et rejoindre les initiatives internationales qui ont cet objectif. Actuellement, un petit groupe d’États travaille sur le projet d’une déclaration politique contre l’utilisation des armes explosives en zones peuplées.

4e Objectifs : Les États doivent aider au financement des programmes d’aide aux victimes et de leurs familles, et du déminage des zones contaminées : lors d’un bombardement, un pourcentage important des bombes n’explosent pas à l’impact. D’autres explosent mais laissent des résidus explosifs tout aussi dangereux. Pouvant exploser à tout moment, ces restes explosifs de guerre sont un danger à long terme pour les populations. Les blessures provoquées par des bombes, missiles, etc. sont complexes, avec souvent de graves séquelles invalidantes, ainsi que des traumatismes psychologiques lourds. L’invalidité qu’elle engendre s’accompagne souvent d’une stigmatisation sociale qui rend difficile le retour de la victime à la vie normale.

Stéphane LAGOUTIÉRE

Sources : Handicap International 2019

Catégorie : EUROPE -- CITOYENNETÉ
Publication : 03/10/2019
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