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Arnaud DE BROCA « Un sentiment de déception. » sur l'emploi lors de la Conférence Nationale du Handicap

Conference Nationale Handicap FNATHAlors que le chômage des personnes en situation de handicap explose et que les pouvoirs publics ne font quasiment rien pour y répondre, le secrétaire Générale de la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapées (Fnath), Arnaud DE BROCA, sembe être restait sur sa faim, lors de la trosième Conférence nationale du handicap, ou le chômage ne semble pas être la préocupation du gouvernent, en l'absence d'annonce. Pourtant beaucoup restent encore à faire notamment la formation et les questions des entreprises adaptées et des Esat restent encore en suspens.

F.H.I --- Quel sentiment prédomine après cette Conférence national du handicap ?

Arnaud DE BROCA : Un sentiment de déception car on attendait beaucoup de cette Conférence nationale du handicap. C’est très décevant car il y a eu aucune annonce concrète pour favoriser le quotidien des personnes en situation de handicap.

F.H.I --- À quoi vous attendiez-vous en matière d’emploi ?

Arnaud DE BROCA : Je ne sais pas si on s’attendait à grand-chose. J’espérais un peu plus de volontarisme de la part des pouvoirs publics. Le président s’engage à ce que la fonction publique soit exemplaire mais dans son discours de clôture, je n’ai rien senti de contraignant ni incitatif envers les entreprises privées.

F.H.I --- Que peut-on faire pour améliorer le chômage des personnes handicapées ?

Arnaud DE BROCA : Il faut lutter contre les licenciements pour inaptitude qui sont un fléau. Il faut réfléchir pour trouver des solutions afin de contraindre davantage les entreprises. Il faut également travailler sur le reclassement des personnes en situation de handicap. Le président de la République parle de tout simplifier mais je ne pense pas que ce soit toujours favorable pour les personnes handicapées.

« Plus de personnes handicapées iront à l’école et à l’université, plus elles seront bien formées. »

F.H.I --- Aujourd’hui, le quottât de personnes en situation de handicap dans les entreprises s’élève à 3,1%, comment peut-on faire pour les contraindre à embaucher du personnel handicapé ?

Arnaud DE BROCA : Il existe plusieurs leviers. Le premier est de les convaincre de la qualité que peut apporter une personne handicapée au sein de l’entreprise. C’est aussi aux partenaires sociaux dans les sociétés de se mobiliser pour finaliser les derniers accords concernant la question du handicap. Il faut également que l’Agefiph joue son rôle. Après il y a l’aspect de la formation à faire évoluer pour que les entreprises comprennent qu’elles peuvent intégrer un travailleur handicapé et que dans la plupart du temps, cela entraîne une dynamique positive pour la société.

F.H.I --- Comment peut-on faire pour que ces personnes en situation de handicap aient une formation en adéquation avec le poste que l’on leur confie ?

Arnaud DE BROCA : Plus de personnes handicapées iront à l’école et à l’université, plus elles seront bien formées. Après la formation tout au long de la vie doit entrer en jeu car le handicap survient souvent au cours de l’activité professionnelle. Il faut donc connaître ses droits, il faut connaître les acteurs et avoir la capacité de rebondir après un accident ou une maladie.

F.H.I --- Comment peut-on maintenir l’emploi des personnes en situation de handicap dans l’entreprise ?

Arnaud DE BROCA ; On sait bien que le reclassement dans l’entreprise sera compliqué. Si on prend l’exemple d’une personne qui devient handicapée à 51 ou 52 ans dans le secteur du bâtiment aura du mal à retrouver un emploi. Comment on fait contre le compte pénibilité pour que des personnes ne soient pas handicapées en raison de leur travail pénible. Il faut pouvoir les reformer ou leur donner d’autres tâches dans la société. On travaille beaucoup sur cet aspect de la prévention. À chaque situation, il peut y avoir des réponses différentes.

« Je doute que le handicap soit un vrai sujet de campagne. »

F.H.I --- Le Patronat conteste le compte pénibiité. Qu’avez-vous à répondre à cela ?

Arnaud DE BROCA : Il est sans doute dans son rôle mais je trouve scandaleux de contester cette petite avancée sociale pour des personnes qui perdent leur santé. Si les employeurs proposaient un autre dispositif. On pourrait en discuter. À la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapées (Fnath), cela m’énerve qu’on aborde ce sujet que de manière économique car derrière, il y a des personnes, des vies brisées, des santés cassées. À cela, le MEDEF n’apporte aucune solution. Concernant ce sujet, il y a eu un débat au Parlement et dix années de négociations avec le Patronat. Il se réveille maintenant comme s’il n’avait pas l’air d’être au courant.  

F.H.I --- La solution peut-elle venir des entreprises adaptées ?

Arnaud DE BROCA : C’est la solution adéquate pour certaines personnes handicapées. Après comment on fait pour ces entreprises puissent fonctionner car des personnes en situation de handicap ne peuvent pas travailler dans un autre cadre. Et puis, comment on fait pour celles qui aspirent à travailler dans une société dite classique. Je ne pense pas que la loi « activité et égalité des chances économiques » puisse y répondre.

F.H.I – Finalement le handicap peut-il être un axe de campagne pour les prochaines élections ?

Arnaud DE BROCA : Je doute que le handicap soit un vrai sujet de campagne. Je ne pense pas que la société française soit capable de le mettre à l’ordre du jour d’une élection. Charge à nous qu’il le devienne. Malheureusement, ce n’est pas sur ce sujet que se dessine une campagne électorale. Je ne pense pas que la question du handicap et de la politique menée soit un facteur du choix du candidat. On va faire en sorte que ce soit l’in des sujets des différentes campagnes mais je crains que ce ne soit pas le cas.

Propos receuill par
Romain BEAUVAIS

 

Catégorie : INTERVIEW AVEC...
Publication : 12 December 2014

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