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AVEUGLES ET MAL-VOYANTS : Changeons de regard ! Regardons ce qui nous entoure.

Organisée par le 3 octobre par CNPSAA cette journée avait deux objectifs : celui de présenter la cécité aux Français et leur faire comprendre les difficultés d’une intégration et la récolte de fond pour le fonctionnement de l’association. Le 1er octobre Mme Nadine Morano à présenté le bilan du Plan Handicap Visuel 2008-2011 (document du 2 juin 2008) à cette occasion elle a signé la charte élaborée par le CNPSA au coté du Président M. Philippe Chazal Ce sont ainsi plusieurs manifestations qui ont lieu un peu partout en France organisée par des associations nationales ou locales comme à Maubeuge (59) Lugagnan (65) ou Paris. Rassemblement qui a permis de rassembler plusieurs centaines de personnes et parfois quelques élus. Malheureusement peu nombreux sur le terrain semble-t-il . trois semaines après la journée internationale de la rétine organisée le 17 septembre et peu médiatisée, cette approche s’avère nécessaire comme lieu d’échange avec les Français.

Déficience visuelle qui en France compte plus de 1,7 million de personnes dont 65 000 aveugles et 1,2 million environ de malvoyants. Il serait selon l’OMS plus de 45 millions dans le monde dont 87 % vivent dans les pays en voie de développement. L’Afrique avec l’onchocercose ou « cécité des rivières » fait toujours beaucoup de victime même si elle paraît en régression. La cataracte reste la première cause de cécité à l’échelle mondiale, sauf dans les pays les plus développés où il s’agit du diabète.

Le chef de l’État a lui dans un communiqué tenu à saluer à l’occasion des Journées nationales des aveugles et de malvoyants, « le travail des volontaires aide chaque jour nos compatriotes handicapés, et à apporter mon soutien à tous les Français qui sont en situation de handicap. Que cette journée rappelle chacun à son devoir de respect, de solidarité et d’entraide envers ceux qui n’ont pas toujours l’autonomie, l’accessibilité et la liberté dont bénéficient la majorité des Français » rappelant selon lui sa « détermination à combattre toute forme de discrimination qui, au travail comme en dehors, peut toucher nos compatriotes » conclut-il.

Résumé d’une évolution d’un chantier où la vigilance doit être de vigueur !

Aujourd’hui et depuis 2005, si la loi sur l’égalité des chances a permis des avancés comme celle de la mis en œuvre de l’accessibilité dans les lieux publics pour les non et malvoyants, beaucoup reste a faire. Il ne s’agit que d’un aperçu quand aux promesses, fais dans le plan handicap visuel du 2 juin 2008.

Néanmoins communes, administrations territoriales ou local et l’État n’ont toujours pas pour près 85 % d’entre eux rendu accessible leurs sites Internet. Les communes de plus de 5000 habitants ou communauté d’agglomération sont toujours majoritairement en retard, malgré le commencement de certains travaux d’accessibilité. Chantier qui a donc peu de chance d’être conclu pour janvier 2015 comme le prévoit la loi de 2005. Côté transports en commun (bus, métro, train, avion) l’amélioration et nettement plus « visible », malgré cela les efforts doivent aujourd’hui être décentralisé la SNCF par exemple ayant porter son effort essentiellement sur les grands axes et villes urbaine. Et pourtant 6000 utilisent couramment le braille et environ 15 000 s’en servent dans la vie quotidienne (marquage de documents, boîtes, numéros de téléphone).

En matière d’éducation ou d’insertion professionnelle, la situation bien qu’en amélioration reste difficile pour bon nombre d’enfants ou d’adultes. Car si la situation n’est pas aussi catastrophique que chez les sourds dont plus 66 % connaisse des problèmes d’illettrisme, les non et malvoyants ne sont guère favorisés. La Création de 416 places supplémentaires en S3AIS pour les enfants déficients visuels à partir de la rentrée scolaire 2009 pour un montant total de 6,9 millions d’euros (2009-2011) annoncés dans le plan montre un soutien, mais pas suffisant au vu du nombre d’enfants atteints de déficience visuelle. Ils sont en effet 5500 jeunes scolarisés, dont 1000, en établissement spécialisé. Moyen qui risque simplement de résorbé le retard et encore.Autre exemple sachant qu’aucune statistique n’existe vraiment sur 18 000 aveugles et malvoyant seule 6000 bénéficie d’un emploi. Il reste néanmoins certain que le taux de chômage chez les personnes handicapées ne fait que de progresser et les aveugles et malvoyants ne sont certainement pas épargnés.

Seul point véritablement positif celui de l’accès à la culture ou au tourisme ou grâce au label « tourisme et handicap » près de 1114 sites sur 3620 soit 31 % sont ouverts aux non-voyants comme celui dans l’Allier qui concerne un village vacances totalement accessible à toutes les personnes en situation de handicap. Du côté du patrimoine placé cette année sous le thème du handicap, plusieurs musées ont aussi ouvert leurs portes comme le Musée de la Musique, de la Marine ou du Textile.

Le vieillissement reste aujourd’hui encore un dossier sensible dans la déficience visuelle. Les personnes âgées étant de plus en plus touchées pouvant conduire parfois à la cécité totale. Comme la dégénérescence maculaire ou le diabète qui en reste la première cause chez les plus de 65 ans ! Si le plan 2008-2011 a permis une prise de conscience chez les responsables d’établissement, il reste néanmoins qu’un travail important d’information, de formation et de prise en charge doit être mis en œuvre.

Signature d’une Charte

Élaboré par le CNPSAA cette charte intitulée « droits des aveugles et des déficients visuels » se découpe en trois parties auxquelles s’ajoute un préambule indiquant une nouvelle étape selon le comité, de l’engagement de ses adhérents en faveur d’une citoyenneté pleine et entière des personnes handicapées visuelles et de leur nécessaire participation à la société. La Charte fixe des objectifs et une ligne de conduite auprès des pouvoirs publics, du grand public, mais également des aveugles et malvoyants : pour affirmer et soutenir les droits et devoirs de ces derniers

La première partie rappelle elle les droits de la personne aveugle ou malvoyante. La seconde traite plus précisément de l’engagement des associations et leurs obligations comme de « jouer dans l’accueil, la promotion et l’intégration sociale de la personne aveugle ou malvoyante, ceci dans un esprit de solidarité et non d’assistanat ». La dernière partie revient essentiellement dans ses articles 8 et 9 du rôle et de l’implication au niveau national et international du CNPSA. Nadine Morano, Secrétaire d'État a la Solidarité et à la Famille a voulu par sa signature au côté du président du comité, marquer la reconnaissance officielle de ce document. Charte rejointe aussi par la signature de vingt-sept associations. Nadine Morano a souligné l’initiative indiquant que celle-ci s’inscrivait parfaitement dans la loi de 2005, mais aussi dans le plan déficience visuelle 2008-2011.

Témoignage : Un chien pour me guider !

Sonia Otmani, 26 ans, a perdu la vue à 20 ans après une erreur médicale. Alors qu’elle était très active, entourée d’amis et friande de sorties, Sonia s’est soudain retrouvée « très seule » quand elle a perdu la vue. « Je n’osais rien faire, je ne sortais qu’au bras de ma sœur et personne ne m’adressait la parole à la faculté ». Raconte la jeune femme, dynamique et souriante, dans les locaux de l’école parisienne.

« J’ai tout de suite demandé un chien, mais je devais m’habituer à la canne blanche d’abord », explique-t-elle. Au bout d’un an, Sonia a reçu Vulba, un golden retriever, l’une des races le plus fréquemment dressées — avec les labradors — pour en faire des chiens-guides, pour leur caractère sociable et calme. « Je l’attendais comme le messie, elle a changé ma vie, je peux tout faire. Elle dort même sous la table en boîte de nuit, je ne sais pas comment elle fait » s’étonne encore Sonia. « La canne blanche fait peur, angoisse les gens ; avec le chien, on vient me parler spontanément », poursuit-elle. Mais la Fédération, qui vit grâce aux dons, ne parvient à remettre que 160 chiens par an, souvent faute de familles pour les accueillir pendant leur première année de vie, avant leur formation à l’école, mais aussi parfois faute de demandes.

« L’objectif est de doubler le nombre de chiens placés chaque année », explique Leslie Labrosse, en charge de la communication de la Fédération et qui assure elle-même la mission de famille d’accueil depuis quelques mois. Elle apprend à son chiot Emba le caniveau, à se tenir tranquille, autant de « règles de base » à acquérir avant la formation en école, assurée par des éducateurs diplômés. À Paris, où la population active est particulièrement nombreuse, l’école a du mal à satisfaire la demande et souhaiterait pouvoir placer 120 chiots par an dans des familles d’accueil, contre 80 aujourd’hui. Dans d’autres régions de France, comme à Limoges, on manque au contraire de demandes. « Les gens sont mal informés, pensent que le chien est payant », regrette Leslie. 600 familles accueillent des « élèves » chiens-guides, il en faudrait le double, selon la Fédération ».

Bilan du Plan « Handicap Visuel »

Lancé le 2 juin 2008 par l’ancienne secrétaire d'État a la solidarité, Valérie Létard après un rapport établi Gilbert Montagné, chargé depuis quelques mois du handicap au sein de l’U.M.P. Plan qui avait mis en évidence 3 mots clés : dignité, autonomie, intégration sociale et constituait le fil conducteur. Parmi les mesures celui-ci devait comprenait un budget de près de 18 M€ se révélé encore largement insuffisant. Nadine Morano qui a préciser vouloir rassurer les responsables associatifs affirmant « J’ai signé cet été le décret relatif au forfait dit cécité, dans sa version que le CNCPH a approuvée. Il est actuellement à la signature de Xavier DARCOS. Nous espérons, une publication très rapide » concluant en reconnaissant « la qualité de la première brochure relative à l’accessibilité du cadre bâti et de la voirie est très bien faite et je souhaiterais vous aider pour la seconde relative à l’accessibilité des transports. J’ai donc demandé à ce qu’une subvention de 20 000 € soit versée au CNPSAA pour le financement de ce travail en 2010. Vous pouvez consulter ici la Présentation bilan Handicap-Visuel 2008

A l’occasion de cette journée, nous avons demandé au président du Comité National pour la Promotion Sociale des Aveugles et des Amblyopes (CNPSAA) de répondre à quelques-unes de nos questions, voici la première sur le bilan de journée, vous pouvez retrouver l’intégralité de l’entretien dans la rubrique interview.

Stéphane LAGOUTIERE

Catégorie : CAMPAGNE DE SENSIBILISATION
Publication : 05/10/2009

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