La FNATH publie les résultats d’une enquête « Addictions en situation de rupture professionnelle »
La FNATH, association des accidentés de la vie, mène une campagne de prévention des addictions à destination des personnes en situation de rupture d’emploi. Elle diffuse aujourd’hui la synthèse d’une enquête « Addictions en situation de rupture professionnelle » réalisée du 30 janvier au 29 avril 2019(1) et visant à mieux connaître le lien entre rupture professionnelle et consommations addictives. Ils seraient ainsi 58 % à avoir reconnu à avoir consommé des substances et 79 % des personnes interrogé reconnaissent être en situation de handicap. Parmi ces médicaments celle contre la douleur arrive en au premier rang des substances psychoactives consommées.
Une enquête réalisée avec le soutien du ministère des Solidarités et de la Santé, le ministère de l’Action et des Comptes Publics et la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, et avec l’appui d’un comité d’experts (2), et qui se voulait être le premier outil de la campagne de prévention que mène actuellement la FNATH. Avec comme objectif principal celui « d’analyser le lien entre la situation vis-à-vis de l’emploi et le niveau de consommation et de dépendance aux substances psychoactives et l’accompagnement éventuel dont les personnes ont bénéficié » souligne le communiqué
Consommations addictives et rupture professionnelle ?
Des consommations occasionnelles ou répétées de substances psychoactives (alcool, drogues, médicaments…) peuvent mettre en danger la santé et la sécurité des salariés et être à l’origine d’accidents du travail comme l’avait mise en avant le Baromètre santé 2010 de l’INPES. Mais elles peuvent aussi trouver leurs origines chez les personnes en situation de rupture d’emploi (chômage et arrêt de travail longue durée) comme l’indique la publication de cette enquête que publie la FNATH. Ils seraient 58 % des répondants, à reconnaitre que l’augmentation de leur consommation et à l’origine de leur changement de situation professionnelle. 63 % reconnaissant que cette consommation leur pose problème, Ils seraient d’ailleurs 60 % à envisagé un échange avec un médecin. La moyenne globale de l'impact déclaré de la consommation sur leur démarche de retour à l’emploi est de 5/10.
Parmi les substances psychoactives consommées, chez les personnes en situation de rupture d’emploi se retourne majoritairement à substances psychoactives. Les médicaments contre la douleur (morphine, opium, codéine) occupent la première place (55 %). Viennent ensuite le tabac (37 %), l’alcool (28 %), les médicaments contre l’anxiété (19 %), autres produits (16 %), cannabis (6%) dont 92% dans le cadre de poly-consommations, cocaïne, crack, ecstasy, LSD, amphétamines (3 %). Parmi les répondants qui consomment tous, 41% sont dans un usage simple et 59% dans des polyconsommateurs. Près d’un tiers des répondants déclare n’avoir parlé de leur consommation avec personne.
79 % des personnes serait en situation de handicap…
Sur l'ensemble des répondants 79% déclarent avoir un handicap. Une addiction qui confirme l’aggravation et le facteur d’exclusion a l’emploi. Sachant que la majorité des personnes interrogé 48 % sont « employés » et 26% sont « ouvrier, manœuvre ». Les cadre cadre supérieur ou les artisan, commerçant, chef d’entreprise ne représentant que 7 % et 5 % d’entre eux. Sur l'ensemble des répondants 43% sont au chômage ou en arrêt maladie depuis « 3 ans ou plus » contre 10% sont au chômage ou en arrêt maladie depuis «3 mois ». Si un sur deux vit seul la majorité vie également en milieu rural, alors qu’a contrario les salariés du milieu agricole n’ont pas répondu a l’enquête L’age des consommateurs révèle que la tranche d’âge la plus concerné étant celle situé entre 51 et 60 celle des 41 à 50 ans représente la seconde concerné.
Une addiction dont certains témoignes laisser sur le site de la FNATH trouve une explication comme Maurice(3) pour qui « L'oxycodone est essentiel dans le traitement de crise des douleurs rebelles et chroniques. Il est possible de réduire ses consommations en situation de régression algique mais au prix d'un encadrement, d'un suivi médical strict. L'alcool est bien plus insidieux. Ces deux produits sont des obstacles à une reprise de vie professionnelle et peuvent vous installer dans l'absence au travail longue puis le chômage ».
Ou Julie qui explique que « Suite à un grave accident de travail, j'ai dû prendre des antidouleurs et des anxiolytiques. Malgré mes craintes et les mises en garde du kiné, j'en ai parlé au médecin qui m'a rassuré sur les effets négatifs même si une crainte reste dans le coin de ma tête »
Un guide pour les accompagnants professionnels et bénévoles
L’autre volet de la campagne de prévention porte sur l’écoute (organisation de focus groupes), la sensibilisation et l’aide aux professionnels et bénévoles au contact des personnes en situation de rupture professionnelle. Dans la stratégie d’intervention précoce, l’acteur social et médico-social est évidemment, aux côtés du corps médical, un maillon important vers le traitement de la dépendance, une passerelle vers une structure de soins. Comment prévenir l’addiction ? Comment la repérer ? Comment aborder le sujet ? Comment orienter les personnes en situation de fragilité ? La FNATH et le comité d’experts qui ont élaboré un guide à l’attention de ces accompagnants
(1) Cette enquête a été diffusée durant 3 mois, du 30 janvier au 29 avril 2019, par le biais d’un questionnaire en ligne diffusé sur le site de la FNATH (fnath.org) et sur celui de certains partenaires. 204 personnes ont répondu à l’enquête, soit un échantillon de taille satisfaisante au regard des objectifs fixés par le COPIL.
(2) Comité d’experts : Pôle Emploi / ANPAA / OPPELIA / Fédération Addiction / CSAPA Centre hospitalier Sainte-Anne (Paris 14e ) / ADIXIO / MNCP / SNC /
(3) Nom d’emprunt
Publication : 05/07/2019